Les participants de dix pays de la région du Sud de la Méditerranée, dont notamment l'Algérie et le Maroc, à une rencontre de " cadrage sur l'énergie subventionnée et les stratégies embryonnaires ", tenue récemment à Sophia Antipolis, se sont entendus sur une série d'indicateurs portant sur la dépendance énergétique, la consommation en énergie primaire et les intensités énergétiques. Les experts ont surtout décortiqué à cette occasion le thème du développement et de l'efficacité énergétique qui doit s'élaborer, selon leurs analyses, dans les pays riverains du Sud de la mer Méditerranée dont le potentiel algérien constitue un espace incontournable dans la région. " Pas moins de dix pays du Sud et Est méditerranéens construisent des outils de décisions en matière d'efficacité énergétique. Ce patient travail d'harmonisation donne lieu à un partenariat entre le Plan Bleu pour la Méditerranée et un organisme de la Ligue arabe, le RCREEE, en l'occurrence qui aboutira en 2012 " déclare le communiqué final qui a mis en exergue l'intensité énergétique en rapport avec le produit intérieur brut (PIB) et le prix du marché. En fait, le recours aux énergies renouvelables, parfois massif, pourrait améliorer le niveau d'efficacité énergétique " Il faut pouvoir mesurer l'efficacité des politiques publiques. En matière d'efficacité énergétique, cela passe par des données fiables et de bons indicateurs " soulignent les experts. Les pays méditerranéens qui prennent soin de concocter une stratégie d'efficacité énergétique peuvent réaliser d'importantes économies et gains en énergie, et, par voie de conséquence, en termes financiers. Le travail que prépare Ferdinand Costes au Plan Bleu pour la méditerranée doit permettre à une équipe internationale de mettre au point en 2012 les bons critères économiques et statistiques qui aideront les décideurs du Sud et de l'Est méditerranéen à prendre des décisions en matière énergétique, puis d'en apprécier impacts et résultats. L'Union européenne dispose d'indicateurs mais les pays du Sud et Est méditerranéens en ont rarement mis au point, à l'exception de la Tunisie. Aussi, depuis 2009, le Plan Bleu, émanation du PNUE (ONU), a lancé ce chantier avec son partenaire, le Regional Center for Renewable Energy and Energy Efficiency (RCREEE, Le Caire) qui lui est lié à la Ligue arabe. Les experts ajoutent que " cette dernière notion permet de mesurer la part de la consommation d'énergie sur le produit intérieur brut d'un pays ". Elle reflèterait la réalité des performances énergétiques de l'activité économique, selon un rapport du RCREEE. Bien souvent l'énergie est subventionnée au Sud, poursuivent -ils, surtout quand le pays concerné est producteur d'hydrocarbures. Difficile dans ces conditions de mesurer si " les pratiques d'efficacité énergétique sont en mesure de contribuer à relever les défis de l'avenir " que sont la résistance à une hausse des coûts énergétiques, la nécessité d'abaisser les niveaux de pollution, ou d'émission de gaz à effet de serre, précise le même rapport. La subvention à l'énergie tend à masquer son coût réel et ne favorise pas l'efficacité énergétique. L'absence de critères fiables et comparables entre ces pays ne les aide pas à mettre au point une stratégie d'efficience énergétique. Or, derrière l'efficacité énergétique se profile l'efficacité économique tout court. En Algérie, les économies d'énergie commencent notamment durant la période estivale où la chaleur est torride, poussant les consommateurs à utiliser les climatiseurs massivement, d'où la nécessité de les inciter à réduire le niveau de consommation. Aussi, la sur-utilisation des climatiseurs provoque des pics de consommation, parfois, des dégâts et des surchauffes des câbles électriques, donc, des incendies domestiques. L'entente des experts internationaux sur des indicateurs d'efficacité énergétique pourrait générer des systèmes d'informations statistiques. Ceux-ci seraient alors une aide importante à la prise de décision pour les pays concernés.