Lors d'une sympathique rencontre avec la presse tenue dans la soirée de lundi dernier, M.Alain Boutebel, directeur de la mission économique de l'ambassade de France à Alger Ubifrance, a d'abord étalé en long et en large, les résultats enregistrés durant l'année 2010, avant de présenter le plan d'action de cette mission pour l'année 2012. Il en ressort a priori, que les investissements directs étrangers français en Algérie qui ont enregistré une hausse de l'ordre de 26% en 2010, soit environ 1,9 milliard d'euros, ne doivent pas être inscrits au registre des réussites, dans la mesure où l'Algérie n'a en définitif réussi à capter que 15% du volume global des IDE que la France a réalisé en 2010 dans la région du Maghreb contre 71% pour le Maroc, soit 9,1 milliards d'euros et 7% en Tunisie avec 842 millions d'euros seulement. Dans le détail, les IDE français en Algérie sont composés de 34% d'investissements dans les secteurs de la banque, l'automobile, et l'agroalimentaire et 20 % d'investissements dans le secteur pharmaceutique. En revanche, le secteur des hydrocarbures n'a capté que 9% des capitaux français investis en Algérie. A ce titre, M. Boutebel ne manquera pas de souligner que les entreprises françaises ont changé d'attitude vis -à-vis du marché algérien et qu'elles seraient actuellement à la recherche de relations pérennes de façon à apporter de la valeur ajoutée à l'économie algérienne. Au passage, le missionnaire en chef refusera catégoriquement de cautionner la thèse selon laquelle, la règle 51/49% sur l'investissement étranger était une entrave au partenariat, et justifiera ses propos par cette petite affirmation riche de sens : " les entreprises étrangères doivent s'adapter à cette règle et que cette question ne se pose plus actuellement ". Légitimant les règles imposées par l'Algérie pour protéger ses ressources naturelles et, partant, ses intérêts économiques, M.Boutebel fera remarquer que le marché algérien, le plus important du Maghreb, intéresse actuellement tous les pays de l'Europe. Question de survie en ce temps de crise, les entreprises européennes sont contraintes d'aller s'implanter à l'extérieur, explique-t- il encore. Les chiffres avancés par le directeur d'Ubifrance, montrent cependant que la France est présente en Algérie à travers 450 entreprises qui emploient 35.000 salariés et génèrent plus de 100.000 emplois indirects. Sur ce même registre M. Boutebel demeure convaincu que son pays maintenait sa place de fournisseur " number one " de l'Algérie, avec une part de 16%, et ce, en dépit de la concurrence accrue imposée par la Chine et l'Italie. Pour ce qui est de l'exercice 2011, le directeur d'Ubifrance a laissé entendre que 23 opérations d'accompagnement d'entreprises ont été réalisées en 2011 et que pas moins de 800 entreprises françaises ont fait le déplacement sur le marché algérien. Pour l'année 2012, la mission économique française en Algérie entend s'orienter vers des actions ciblées. Et c'est ainsi qu'elle a inscrit dans son agenda, 25 opérations dans des secteurs porteurs, dont 50 % axées dans les secteurs des infrastructures, industrie, l'eau, énergie et hydrocarbures, ENR et la maintenance industrielle. Trois opérations sur le secteur de la santé et Pharmacie, quatre actions dans l'agroalimentaire et l'agriculture et enfin 3 événements dans le secteur des nouvelles technologies et de l'innovation, sont au menu du staff drivé par M. Alain Boutebel. Soulignons, enfin, qu'en prévision des Salons internationaux majeurs qui se dérouleront en Algérie, en 2012, Ubifrance compte accompagner la bagatelle de 750 entreprises. Du pain sur la planche…