Alors que la filiale algérienne du groupe indien géant mondial de l'acier, ArcelorMittal, a semé la confusion en déclarant que la BEA a refusé de financer son plan d'investissement, hypothéquant la survie de cette usine stratégique du pays qui emploie près de 7.000 travailleurs, elle a affirmé lundi n'avoir pas déposé le bilan ni déclaré de cessation de paiement pour sa filiale algérienne d'El-Hadjar à Annaba, démentant des déclarations tenues dimanche par un responsable du groupe sur place. D'autre part, "Le groupe ArcelorMittal travaille avec ses partenaires pour mettre en place les garanties nécessaires pour résoudre dans les meilleurs délais le problème de financement de la société et assurer le retour rapide à un fonctionnement normal", annonce un communiqué du même groupe. Il est utile de rappeler que la situation de cessation de paiement que vit depuis le 3 janvier dernier le complexe sidérurgique ArcelorMittal Annaba a été officiellement portée, dimanche, à la connaissance du président du tribunal d'El Hadjar chargé de la section commerciale. Selon une source proche du dossier a relevé qu'ArcelorMittal "ne se trouve pas, du moins actuellement, en situation de cessation de paiement", car la banque Société générale, qui lui a accordé un crédit de 9 milliards de DA en contrepartie d'une garantie internationale de 120 millions de dollars ne lui a pas encore réclamé le remboursement de sa dette. Par ailleurs, ArcelorMittal Annaba compte toujours sur le support de ses deux actionnaires ArcelorMittal et Sider et croit qu'une solution prochaine sera trouvée aux négociations en cours, indique le sidérurgiste, dans une déclaration écrite reçue à Paris. Mais, est-il très important de souligner que, pourtant, le directeur général du complexe, M. Vincent Le Gouic, son staff technique et un avocat de l'entreprise, ont procédé dans ce cadre au dépôt de la déclaration de cessation de paiement auprès du tribunal d'El Hadjar, territorialement compétent. Et c'est ainsi que l'on apprend également qu'Arcelor Mittal, a engagé dans un bras de fer avec la BEA sur un financement de 14 milliards de DA, veut faire "monter la pression" sur le gouvernement algérien en déposant dimanche dernier sa déclaration de cessation de paiement auprès du tribunal d'El Hadjar. Et c'est alors que le président-directeur général de la Banque extérieure d'Algérie (BEA), M. Mohamed Loukal, avait accusé, dimanche, le groupe ArcelorMittal, partenaire de l'Algérie dans le complexe sidérurgique d'El Hadjar (Annaba) de vouloir endosser à sa banque ses propres contraintes financières. Il avait expliqué que la filiale du groupe indien "avait utilisé comme parade durant tout le processus de négociation avec la BEA pour l'octroi d'un crédit de 14 milliards de dinars, des propositions de garanties de prêt qui n'ont pas de valeur". Il est utile de savoir, d'une autre part, qu' ArcelorMittal détient 70% du capital du complexe sidérurgique d'El-Hadjar, près d'Annaba. Les 30% restants sont détenus par le groupe public algérien Sider. Samedi dernier, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), M. Ahmed Ouyahia avait déclaré que l'Etat allait intervenir pour empêcher une éventuelle fermeture du complexe sidérurgique, qui emploie près de 7.000 salariés. Ce complexe, propriété de l'Etat algérien, avait été racheté à 70% en 2001 par Ispat, membre du groupe Mittal. Le gouvernement algérien avait donné en septembre 2011 son feu vert à la reconduction du contrat de partenariat le liant à ArcelorMittal. Cette décision devrait permettre la mise en oeuvre d'un programme d'investissements de 500 millions d'euros entre 2011 et 2015. Le groupe ArcelorMittal confirme son engagement en Algérie, et souhaite mettre en oeuvre au plus tôt son plan de développement et de croissance pour ArcelorMittal Annaba, déclare-t-il lundi. Et voilà que le communiqué d'AccelorMittal relève qu'en attendant le règlement de ce problème, "les opérations se poursuivent normalement au complexe sidérurgique ArcelorMittal Annaba et aucun impact immédiat n'est attendu sur son activité". A noter enfin que le complexe sidérurgique ArcelorMittal Annaba emploie actuellement près de 7.000 travailleurs pour une capacité théorique de production de deux millions de tonnes d'acier liquide par an.