Les Bourses européennes ont ouvert la séance, d'hier, dans le rouge, toujours minées par la crise de la dette en zone euro à laquelle les investisseurs ne semblent pas voir d'issue. Le CAC 40 -0,74%, l'indice Footsie-100 perdait 48,95 points, soit 0,90%, l'indice Dax perdait 1,18% à 5.781,29 points, le SMI baissait de 0,30% à 5627,68 points. Les marchés asiatiques minés par la crise de la zone euro, étaient aussi dans le rouge, hier. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 104,72 points à 8.374,91 points.La crise de la dette en zone euro inquiète le monde entier, comme le montre la généralisation des baisses à l'ensemble des places mondiales. Il n'y a pas de répit en Europe et les responsables politiques ne semblent pas prêts à soulager la tension sur les marchés, soulignent les analystes boursiers dans leurs différents commentaires. "La zone euro est chaque jour plus moribonde", fait remarquer le courtier IG Market dans une note. Il ajoute aussi que la situation sur le marché interbancaire se dégrade, créant une "situation de stress ultime" sur les Bourses. A la suite de la hausse du rendement des obligations en Espagne et en France, toutes les places financières ont perdu du terrain. Les données conjoncturelles satisfaisantes en provenance des Etats-Unis n'ont pas compensé l'impression d'ensemble négative alors qu'elles sont le signe d'une légère reprise. L'agenda n'est pas surchargé. Seul l'Indicateur composite de l'activité économique pour le mois d'octobre aux Etats-Unis, attendu dans l'après-midi, pourrait animer le marché. En Italie, le Sénat a voté la confiance à M. Monti, nouveau chef du gouvernement. Celui-ci a annoncé qu'il s'attaquerait à deux réformes structurelles réclamées par l'Union européenne et attendues par les marchés, celles des retraites et du marché du travail. Les difficultés s'accumulent alors que les taux auxquels doivent emprunter les pays fragiles de la zone euro restent très élevés. Les investisseurs craignent que l'Italie et l'Espagne soient contraintes de demander l'aide de la communauté internationale pour continuer à emprunter sur les marchés. Les investisseurs attendent une réaction de la Banque centrale européenne, seul moyen, selon eux, de calmer les marchés. Paris sous les 3000 points, victime de la crise de la dette La Bourse de Paris reculait, hier matin, (-0,74%) et passait sous le seuil symbolique des 3000 points, entraînée à la baisse par des ventes massives de la part d'opérateurs inquiets d'une propagation de la crise de la dette en zone euro. Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40 cédait 23,17 points, pour s'inscrire à 2987,12 points. La veille, le marché parisien avait déjà reculé de 1,78%. Dans ce contexte, peu de valeurs arrivaient à tirer leur épingle du jeu. Safran gagnait 1% à 21,28 euros et Vivendi 0,76% à 16 euros. Les banques étaient orientées à la baisse: - 1,06% pour le Crédit Agricole (à 4,38 euros), -0,86% pour BNP Paribas (à 28,24 euros) et -0,80% pour Société Générale (à 16,83 euros). En recul également les valeurs liées aux matières premières comme ArcelorMittal (-1,50% à 13,14 euros), Arkema (-1,19% à 42,78 euros) ou Total (-0,95% à 37,04 euros). Peugeot, qui a annoncé un plan de 6.000 suppressions de poste au niveau européen et dont le président du directoire Philippe Varin a été reçu par le président de la République, Nicolas Sarkozy, cédait -0,70% à 12,71 euros. Même l'annonce d'un contrat d'un milliard de dollars avec le géant Petrobras ne permettait pas à Technip de s'inscrire dans le vert. Le titre cédait 0,65% à 65,55 euros. Londres: le Footsie-100 en baisse de -0,90% La Bourse de Londres évoluait en baisse, hier matin, les banques restant sous pression dans un marché toujours inquiet de la santé de la zone euro. Dans les premiers échanges, l'indice Footsie-100 des principales valeurs perdait 48,95 points, soit 0,90% par rapport à la clôture de jeudi, à 5374,19 points. Les banques restaient sous pression, comme Lloyds Banking Group (-2,13% à 25,156 pence), Barclays (-1,76% à 165,1 pence) et HSBC (-1,23% à 478,45 pence). En tête des baisses, le groupe de services et de sous-traitance Capita perdait 4,37% à 638,5 pence après un point sur son activité du troisième trimestre qui a déçu les investisseurs. Le brasseur SABMiller abandonnait 1,21% à 2.165 pence, alors que la facture s'alourdit pour le rachat de l'australien Foster's. Le secteur pharmaceutique parvenait en revanche à surnager, avec Glaxosmithkline en hausse de 0,43% à 1.393 pence et Astrazeneca grapillant 0,02% à 2.877 pence. Francfort encore dans l'incertitude, Deutsche Börse recule La Bourse de Francfort était à nouveau dans l'incertitude, hier matin, le Dax évoluant dans le rouge, tandis que l'opérateur boursier Deutsche Börse a annoncé des concessions pour sauver son ambitieux projet de fusion avec NYSE Euronext. L'indice Dax des trente valeurs vedettes de la place financière allemande perdait 1,18% à 5.781,29 points peu après l'ouverture, et le MDax des valeurs moyennes reculait de 0,87% à 8644,44 points. Deutsche Börse perdait 1,62% à 40,71 euros. L'opérateur allemand et Euronext NYSE ont annoncé vendredi être prêts à amender leur projet de fusion, proposant notamment de se séparer d'activités dans les produits dérivés en Europe pour lever les inquiétudes des autorités européennes. Résultat, la fusion ne devrait être bouclée que "début 2012" et non plus à la fin de l'année. BMW était également en recul (-1,56% à 53,64 euros), après avoir acquis pour un montant confidentiel 15,16% du spécialiste allemand de la fibre de carbone SGL Carbon. SGL Carbon, seul spécialiste européen de ce matériau léger et solide, prometteur pour construire des voitures électriques, est aussi convoité par le numéro un européen de l'automobile Volkswagen (-0,80% à 123,60 euros). Ce dernier doit également lutter sur un autre front. Son partenaire japonais Suzuki a haussé vendredi le ton pour obtenir la fin de leurs liens capitalistiques d'ici novembre 2012, mais l'allemand refuse de lui revendre ses titres. Suisse : le SMI faible, rendements obligataires en point de mire La Bourse suisse a ouvert en baisse, hier. Comme le reste des Bourses mondiales, elle s'oriente en fonction de la crise de la dette dans la zone euro et du rendement des obligations. Du côté des entreprises, l'attention devrait aujourd'hui se porter sur UBS. Peu après l'ouverture, le SMI baissait de 0,30% à 5627,68 points. Le Swiss Leader Index (SLI) perdait 0,49% à 841,77 et le Swiss Performance Index (SPI) reculait de 0,27% à 5108,39 points. Certaines cycliques enregistraient de grosses pertes. Sonova chutait de 1,7%, Logitech et Kühne+Nagel de 1,6%, Richemont 1,5% et Swatch de 1,2%. Les analystes de Morgan Stanley ont relevé à 61 (58) franc l'objectif de cours de Richemont et confirmé la recommandation "overweight". Le titre fait partie des favoris du secteur, commentent-ils. Goldman Sachs a suivi la même démarche avec un objectif de cours à 77,10 (72,70) franc et une recommandation "buy". Holcim (+0,5%) réussissait à échapper à la tendance baissière. L'analyste d'Exane a relevé sa recommandation à "outperform" ("underperform"). Le défi pour le nouveau CEO Bernard Fontana consistera à améliorer la profitabilité sur un marché très convoité, écrit l'analyste. Il estime à 900 million de franc maximum le potentiel de réduction des coûts. Credit Suisse (-2,2%) se repliait le plus, d'autres valeurs financières suivaient de loin. Ainsi Julius Bär (-0,6%), Swiss Re (-0,8%) ou ZFS (-0,3%). Jeudi, Morgan Stanley a relevé à 245 (215) franc l'objectif de cours de l'action ZFS et a laissé sa recommandation à "equalweight". UBS (+1,0%) montait après la présentation détaillée de sa stratégie jeudi à New York. Les réactions sont mitigées, l'annonce du paiement d'un dividende a surpris positivement. Les valeurs défensives évoluaient inégalement, en hausse de 0,3% pour Novartis, en baisse de 0,3% pour Roche, inchangée pour Nestlé. Le site Internet "chinadaily.com" écrit que Nestlé prévoit de doubler, ces trois prochaines années, ses investissements dans le marché chinois du café. Sur le marché élargi, BVZ (action non négociée) a annoncé que le produit des dix premiers mois était "légèrement inférieur". Bucher Industries (-0,6%) a reçu un gros contrat de 51 millions d'euro de la ville de Moscou, avec un impact de 20% sur le T4 2011 et de 80% sur le S1 2012. Tornos (action non négociée) a annoncé que Walter Fust avait augmenté sa participation à 20,01% (15,05%). Il revient avec son idée d'un bon potentiel offert par une collaboration avec Starrag Heckert, dont il est actionnaire majoritaire et président. Tokyo termine en nette baisse de 1,23%, inquiète pour l'Europe La Bourse de Tokyo a terminé la séance, d'hier, en nette baisse de 1,23%, les investisseurs restant inquiets des problèmes d'endettement européens. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 104,72 points à 8.374,91 points, au plus bas depuis près de deux mois. Sur l'ensemble de la semaine, il s'est affaibli de 1,64%. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté diminué de 1,06%, lâchant 7,73 points à 719,98 points. L'activité a été très faible, avec 1,45 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Sensibles aux variations des taux de change, les constructeurs d'automobiles ont de nouveau freiné: Toyota de 2,28% à 2.448 yens, Nissan de 2,46% à 673 yens et Honda de 2,35% à 2.202 yens. Les fabricants d'électronique ont aussi été touchés: Sony a cédé 1,44% à 1.303 yens, Panasonic de 0,87% à 686 yens et Canon de 0,45% à 3.350 yens. Sharp a en revanche bondi de 3,72%, après avoir annoncé la sortie d'une nouvelle version de sa tablette Galapagos au mois de décembre. Embourbé dans un scandale financier depuis plus d'un mois, le groupe d'appareils photo Olympus a replongé de 16,33%, fragilisé par le désengagement partiel de plusieurs importants actionnaires. Cotant 625 yens à la clôture, son titre a perdu près de 75% depuis le 14 octobre, date du renvoi du P-DG britannique d'Olympus Michael Woodford, dont les révélations sur des malversations comptables au sein de la direction ont déclenché depuis un retentissant scandale. Les valeurs bancaires sont restées affectées par les problèmes financiers européens et leurs conséquences possibles sur l'ensemble du secteur: Mitsubishi UFJ Financial Group a abandonné 1,81% à 325 yens, Sumitomo Mitsui Financial Group 2,75% à 2.051 yens et Mizuho Financial Group 1,98% à 99 yens. Le groupe sidérurgique Nippon Steel a dévissé de 2,75% à 177 yens: il a prévu de réduire sa production d'acier en raison de la faible demande mondiale.