Le gouvernement chinois se tient prêt à ajuster finement sa politique monétaire en fonction de la situation économique du pays, a indiqué le Premier ministre Wen Jiabao, alors que la croissance ralentit dans la deuxième économie mondiale. Mais le chef du gouvernement a sifflé l'arrêt d'une expérience tentée par la ville de Wuhu (est), qui avait décidé la semaine dernière de subventionner l'achat d'appartements afin de relancer un secteur immobilier en difficulté. Il faut accorder une attention étroite à la situation économique en janvier et durant le premier trimestre, selon les propos de M. Wen rapportés dimanche soir par l'agence Chine nouvelle. Le Premier ministre a souligné la nécessité d'agir vite si le ralentissement de l'économie chinoise devait s'accentuer. Nous devons établir un diagnostic aussitôt que possible et agir rapidement, a-t-il déclaré, cité par l'agence officielle. L'économie chinoise a connu une croissance de 9,2% en 2011, contre 10,4% en 2010, et a ralenti à 8,9% en rythme annuel au quatrième trimestre de l'an dernier. Ce ralentissement devrait être plus prononcé au premier trimestre de cette année, selon les analystes. En janvier, le commerce extérieur de la Chine s'est contracté, les importations chutant de plus de 15% sur un an, en partie à cause de la période de congés du Nouvel an chinois, qui tombait cette année le 23 janvier, mais aussi de la faiblesse de la demande intérieure. Le secteur immobilier, l'un des piliers de l'économie chinoise, est particulièrement affecté par une chute de la demande alors que les prix ont commencé à baisser, provoquant l'attentisme de beaucoup d'acheteurs potentiels. Pour relancer le marché, la municipalité de Wuhu a annoncé la semaine dernière une subvention de 150 yuans le mètre carré aux acheteurs d'appartements, pour un prix moyen d'environ 5.500 yuans le m2 dans cette ville de 1,5 million d'habitants, mais Pékin a mis fin à l'expérience au bout de trois jours, a rapporté la presse chinoise, hier. Au nom de l'équité et de la stabilité, les contrôles gouvernementaux ne peuvent pas être relâchés, a déclaré M. Wen, qui a réuni au cours de la semaine dernière des dirigeants d'entreprises et des experts pour préparer le rapport annuel de son gouvernement, qu'il présentera le mois prochain. Pékin a pris depuis 2010 des mesures contre la spéculation dans l'immobilier, limitant le crédit ou le nombre d'appartements que les particuliers peuvent acheter. M. Wen a également souligné que le gouvernement voulait poursuivre les réformes économiques en Chine, notamment en permettant l'entrée de plus de capitaux privés dans des secteurs monopolisés par un petit nombre de sociétés étatiques, comme l'énergie et les télécommunications. "Moment crucial" de la crise dans l'UE, selon la Chine La Chine a affirmé, hier, que la crise de la dette en Europe traversait un "moment crucial", à la veille d'un sommet Chine-UE à Pékin et après le vote de nouvelles mesures d'austérité en Grèce pour sauver ce pays d'une faillite désordonnée. "La Chine s'inquiète" de cette crise. "La question de la dette en est à un moment crucial", a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Liu Weimin. Le 14ème sommet entre la Chine et l'Union européenne, initialement prévu au mois d'octobre, avait été reporté à cause de la nécessité pour les Européens de renflouer leur fonds de secours aux pays en difficulté. La Chine a depuis indiqué à plusieurs reprises sa volonté de participer au Fonds européen de stabilité financière (FESF), puis à son successeur, le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui doit être mis en place en juillet. Mais la deuxième économie mondiale, dont les réserves de change frôlent en toust les 3 200 milliards de dollars, n'a pris aucun engagement chiffré. Le président de l'UE Herman Van Rompuy et celui de la Commission européenne, José Manuel Barroso, doivent être reçus mardi à Pékin par le Premier ministre chinois, Wen Jiabao.