Nicolas Sarkozy a annoncé, hier, sur France Info avoir dit à l'émir du Qatar que le prédicateur musulman controversé Youssef Al-Qaradaoui n'était pas le bienvenu en France, où il devait se rendre début avril à l'invitation d'une organisation musulmane. J'ai indiqué à l'émir du Qatar lui-même que ce monsieur n'était pas le bienvenu sur le territoire de la République française, a dit le président français. D'origine égyptienne, Youssef Al-Qaradaoui a la nationalité qatarie et est titulaire d'un passeport diplomatique. Il va y avoir un congrès d'une organisation, en l'occurrence l'UOIF (Union des organisations islamiques de France). J'ai indiqué que ne seraient pas les bienvenus sur le territoire de la République un certain nombre de gens qui avaient été invités à ce congrès et qui tiennent, ou qui voulaient tenir des discours qui ne sont pas compatibles avec l'idéal républicain, a déclaré le président-candidat. Youssef Al-Qaradaoui, 86 ans, est considéré comme l'un des plus influents prédicateurs de l'islam sunnite grâce à ses apparitions sur Al-Jazira et sur le site IslamOnline. Il a quitté l'Egypte dans les années 1960 après avoir été emprisonné par le régime de l'ancien président Gamal Abdel Nasser qui a sévi contre les Frères musulmans. Il a été invité à participer le 6 avril au Bourget, près de Paris, au rassemblement annuel de l'UOIF, au côté également de Mahmoud al-Masri, prédicateur égyptien célèbre, qui s'était déjà rendu en France en décembre 2011. L organisme présidé par Qaradaoui s'étonne du refus de visa L'Union mondiale des oulémas musulmans, dirigée par le prédicateur Youssef al-Qaradaoui, s'est étonnée, hier, du refus de la France d'accorder un visa à son chef et a affirmé condamner la tuerie de Toulouse. Nous nous étonnons et nous reprochons à la France son refus d'accorder un visa à cheikh Youssef al-Qaradaoui alors qu'il est un ouléma modéré qui a contribué à débarrasser les concepts islamiques de l'extrémisme, a déclaré cheikh Ali Kardaghi, secrétaire général de l'union. Les fatwas (édits religieux) de cheikh Qaradaoui ont été toujours modérées, a souligné son adjoint, en affirmant que l'une de ces fatwas avait rendu licite (sur le plan religieux) l'intervention militaire de l'Otan en Libye. Il a en outre affirmé que son organisation condamne avec force l'agression terroriste de Toulouse. Il ne convient pas de tuer les enfants et les hommes de religion en temps de guerre. Alors qu'en dire en temps de paix et dans un pays qui est notre allié, a déclaré le numéro 2 de l'organisme de Qaradaoui. Cheikh Qaradaoui ne peut que condamner une telle opération car elle va à l'encontre des principes de l'Union mondiale des oulémas musulmans. Nous considérons la France comme un pays allié et elle a joué un rôle de premier plan dans le Printemps arabe et notamment en Libye et nous attendons sa contribution à la libération de la Syrie, a encore dit cheikh Kardaghi.