La Russie compte réclamer à la coentreprise russo-britannique TNK-BP des dommages et intérêts, l'accusant d'être responsable de fuites de pétrole dans les fleuves de l'Ob et d'Ienisseï, en Sibérie, a indiqué le ministre russe de l'Environnement. Il est indispensable de dire que l'an dernier, il y a eu 784 accidents sur les exploitations pétrolières de TNK-BP, provoquant des fuites de pétrole, a déclaré Iouri Troutnev lors d'un conseil des ministres, selon des propos publiés sur le site du gouvernement. Selon le ministre, ces fuites atteindraient jusqu'à 500 000 tonnes de pétrole par an. La cause principale est le mauvais état, l'état vétuste du réseau d'oléoducs, a-t-il ajouté. Il a annoncé avoir chargé l'Agence fédérale de la protection de l'environnement de préparer une demande de dommages et intérêts, sans toutefois indiquer le montant, et avoir demandé au groupe de moderniser ses infrastructures. TNK-BP a suffisamment de moyens financiers pour tripler ses investissements et remettre en ordre son réseau d'oléoducs en cinq-sept ans, a-t-il ajouté. Mardi, la coentreprise avait publié un communiqué soulignant ses efforts en matière d'écologie dans la région de Khanti-Manssiïsk, en Sibérie. Elle a indiqué mener un programme complexe de modernisation de ses infrastructure et de réhabilitation des terres polluées à l'époque soviétique. En 2011, le groupe a investi en la matière 270 millions de dollars. Par ailleurs, TNK-BP a assuré que toutes les nouvelles installations mises en exploitation répondaient aux standards les plus fermes de sécurité industrielle et écologique. Les problèmes historiques de pollution de cette région sont bien connus, et les résoudre exige des efforts conjoints de toutes les compagnies d'hydrocarbures travaillant dans la région, de l'administration de la région de Khanti-Manssiïsk et les ministères et services fédéraux compétents, a-t-elle appelé. Créée en 2003, TNK-BP, détenue par BP et le consortium russe Alfa Access-Renova (AAR) --regroupant quatre milliardaires -- est le troisième plus gros producteur de pétrole en Russie et un des plus beaux actifs de BP, représentant environ un quart de la production mondiale du géant britannique. La société commune a toutefois été au coeur d'un conflit acrimonieux entre ses actionnaires au sujet d'une alliance signée en janvier entre le britannique et le groupe public Rosneft pour explorer l'Arctique, qui a finalement échoué.