M. Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement, a indiqué, hier, que le constructeur français d'automobiles, Renault, a refusé d'implanter son usine à Bellara à Jijel, chose qui a fait traîner les négociations sur ce projet. M. Benmeradi a déclaré à la presse en marge de la réunion de la commission mixte algéro-allemande que "les discussions ont pris plus de temps que prévu. Le partenaire étranger a considéré que le lieu proposé pour l'implantation de l'usine est loin du bassin de l'emploi et qu'il n'offrait pas les opportunités nécessaires". Le ministre a expliqué, à ce propos, que la décision du gouvernement algérien d'implanter cette usine dans la wilaya de Jijel a été dictée par le besoin de créer un équilibre entre les régions en matière d'investissement. D'ailleurs, l'Algérie a mis en place une stratégie pour attirer les investissements dans le cadre de l'équilibre des régions, rappelle-t-il à ce propos. Le constructeur automobile français a avancé le facteur du manque de la main-d'oeuvre qualifiée dans la wilaya de Jijel et a considéré dans ce sens que seules les grandes villes telles Alger ou Oran sont en mesure de fournir la ressource humaine nécessaire à la réalisation de ce projet. Côté algérien, le changement du lieu de l'implantation de l'usine n'est pas à revoir, du moins pour le moment, a laissé entendre M. Benmeradi qui indique toutefois que les négociations se poursuivaient sur ce projet."Nous n'avons pas encore proposé un autre lieu pour la construction de l'usine, nous tenons à ce que le projet soit réalisé à Bellara", a-t-il ajouté. "Pour nous la zone de Bellara c'est l'arrière-pays de Constantine qui est une plateforme de l'industrie mécanique", a indiqué le ministre. Fin janvier dernier, une délégation d'experts du groupe automobile français s'est rendue à Jijel pour s'enquérir de la disponibilité des ressources hydriques, de l'énergie électrique et gazière ainsi que de l'aménagement de cette zone qui s'étend sur une superficie de 532 hectares. La première voiture de cette usine sera livrée 18 mois après la conclusion de l'accord négocié depuis quelques années entre les deux parties. Selon le plan arrêté pour ce projet, l'usine de Renault devrait produire 75.000 véhicules dans une première étape, une production appelée à augmenter à 150.000 véhicules dans une seconde phase. L'usine produira des véhicules avec un taux d'intégration de la production nationale de 20% à 25% dans une première étape et qui pourrait passer à 60% avec l'intégration de la pneumatique et du vitrage. Mais le nombre de sous-traitants algériens en mesure de participer à ce projet reste encore insuffisant, seulement cinq ou six ont été identifiés dernièrement.