Le ministre de l'Agriculture et du Développement Rural, M. Rachid Benaïssa, a indiqué hier, que la production céréalière de l'Algérie pour la campagne 2011-2012 devrait se situer autour de 52 millions de quintaux contre 56 millions de qx initialement prévus. "Début juin nous avons annoncé qu'on ferait entre 56 et 58 millions de qx. Maintenant, on est en train de parler de 52 millions qx en raison de la canicule et également des incendies qui ont touché quelques parcelles de terre agricoles ", a fait savoir M. Benaïssa. Faisant allusion à la production, le ministre a ajouté que : "Les chiffres dont je dispose la situent entre 52 et 54 millions de quintaux. Les confirmations sont en cours ". Il précisera toutefois que la campagne 2011-2012 a été assez bonne pour l'orge. Grand importateur de céréales, l'Algérie, avait réalisé en 2010-2011, une récolte de 45 millions de quintaux. Au début de l'été, M. Noureddine Kehal, directeur de l'Office algérien interprofessionnel des céréales, avait annoncé que l'Algérie n'allait pas recourir à l'importation de blé dur et d'orge en raison de bonnes prévisions de récolte pour la campagne 2012. L'office a par contre affirmé que ses importations en blé tendre allaient se poursuivre en 2012 pour faire face à la demande nationale. Le ministre considère que cette annonce a été faite dans la précipitation, puisque la canicule et les annonces de flambée de blé sur les marchés internationaux ont poussé l'OAIC à revoir cette décision en anticipant des achats à l'international. Aussi, en août dernier, l'OAIC avait acheté 500.000 tonnes de blé dur et cela, pour pouvoir couvrir les besoins du début de l'année 2013. L'OAIC est également sorti sur le marché en juin pour importer 600 000 tonnes de blé tendre au prix de 286 dollars/T contre un prix actuel de 350 dollars/T. M. Le ministre expliquera que ces opérations d'importation anticipées visaient à assurer la sécurité de l'approvisionnement du pays. "Ce n'est pas une question d'humeur mais plutôt d'actions stratégiques structurées", a-t-il souligné. A propos de la sortie tardive de l'Algérie sur les marchés internationaux qui a effectué des achats au moment d'une flambée des prix, le ministre s'est défendu, en indiquant que les annonces de hausse de prix doivent être d'abord examinées pour savoir si elles sont permanentes ou conjoncturelles. "Quand il y a des annonces de ce genre il faut d'abord savoir si elles sont fondées ou simplement conjoncturelles. Nous sommes les premiers à réagir dans le monde, nous avons réagi en l'espace de un à deux mois, a-t- il dit à ce propos. Le ministre a cependant relevé que grâce à la politique du renouveau rural, le secteur de l'agriculture est parvenu à cerner ses objectifs en termes de production et également d'achats anticipés. Les mauvaises perspectives de production dans les grands pays exportateurs de blé dans le monde, comme la Russie et les Etats-Unis, ont entraîné un renchérissement des cours du blé de 19% au mois de juillet et ont poussé certains pays importateurs à faire des achats de couverture, à l'instar de la Tunisie qui a acheté 125 000 tonnes de blé tendre estime le ministre qui prévoit enfin, une croissance de 7% pour son secteur en 2012.