Le Gouverneur de la Banque d'Algérie (BA), M. Mohamed Laksaci, a indiqué hier, que les réserves officielles de change de l'Algérie ont atteint 186,32 milliards de dollars à fin juin 2012, une hausse de plus de quatre milliards de dollars par rapport à la fin 2011. Ces réserves, or non compris, étaient de l'ordre de 182,22 milliards (mds) de dollars à fin décembre 2011 et de 162,22 mds de dollars à fin 2010. M. Laksaci a précisé lors de la présentation à la presse des tendances monétaires et financières de cette année, que les réserves cumulées à la fin du 1er semestre 2012, représentent plus de trois années d'importation de biens et services. Il a par ailleurs réitéré l'engagement de la BA à la poursuite de la gestion prudente de ces réserves et dans le suivi rigoureux de la gestion des risques. La position financière extérieure de l'Algérie s'est davantage consolidée au cours du semestre écoulé avec la baisse de l'encours de la dette extérieure à 3,99 mds de dollars à fin juin 2012 contre 4,4 mds de dollars à fin 2011, en raison de la baisse des dettes à court, à moyen et long termes. M. Laksaci s'est par ailleurs réjoui de "la très bonne soutenabilité de la dette extérieure de l'Algérie dans un contexte international marqué par l'acuité des risques souverains". "L'inflation au 1er semestre 2012 en Algérie est endogène " Sur un autre registre, M.Laksaci a pointé du doigt le fonctionnement actuel des marchés intérieurs comme étant la principale origine de la hausse remarquable de + de 7%, de l'inflation au cours du 1er semestre 2012. "L'inflation au 1er semestre 2012 est plus de nature endogène, liée aux disfonctionnements persistants des marchés intérieurs de ces biens, où la formation des prix relève plus de position dominante ou de spéculation", a commenté le Gouverneur de la BA, M. Mohamed Laksaci lors de la présentation à la presse du rapport monétaire et financier du 1er semestre 2012. Une "revue approfondie" de la formation des prix aux différents stades des transactions commerciales devient donc "nécessaire pour asseoir des règles transparentes en la matière", a-t-il recommandé. Le Gouverneur de la banque d'Algérie a tenu à rappeler que durant les six premiers mois de l'année en cours, la moyenne du taux d'inflation a été de 7,29% contre 5,9 trois mois auparavant et 3,9% au premier semestre de 2011. Cette tendance haussière de l'inflation traduit "probablement", selon lui, la persistance de l'inflation engendrée par le choc des prix intérieurs de certains produits de base début 2011. Les biens manufacturés et les produits agricoles frais ont contribué à hauteur de 71,14% à l'inflation au 1er semestre 2012. Ces derniers produits, dont la hausse des prix représente 36,5 % de l'inflation globale, ont progressé de près de 13% en moyenne annuelle durant le même semestre, selon les chiffres de la BA. En revanche, l'évolution des prix intérieurs des produits alimentaires contraste avec les mouvement des prix internationaux au cours de la même période, selon les données de la FAO, a constaté M. Laksaci. L'autre facteur qui consolide l'idée de l"inflation endogène" est que le taux de change effectif nominal s'est apprécié au cours de la même période d'autant que le premier semestre a enregistré une décélération du rythme d'expansion de la masse monétaire à 7%, contre près de 9% durant la même période de 2011. L'augmentation des prix est en partie due aux "anticipations inflationnistes alimentées par l'augmentation substantielles des revenus", a-t-il souligné. Les dépôts au Trésor et aux CCP se sont en fait crus de 24,8% durant le 1er semestre, contribuant au phénomène de "persistance" de l'inflation. Selon les derniers chiffres communiqués par l'Office national des statistiques (ONS), les prix à la consommation ont augmenté de plus de 8% au mois de juillet dernier par rapport à la même période en 2011, portant le rythme d'inflation en glissement annuel de 7,5% contre 7,3% en juin dernier. L'indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 8,20% en juillet 2012 par rapport à la même période de l'année dernière, une hausse tirée essentiellement par l'augmentation de 18% des produits agricoles frais. Pour rappel, pour faire face à cette tendance inflationniste, la BA avait pris, en avril dernier, deux mesures: relèvement du taux des réserves obligatoires à 11% (contre 9% auparavant) et augmentation du niveau de la reprise de liquidités de 250 milliards (mds) de DA pour atteindre les 1.350 mds de DA.