Photo : M. Hacène Par Smaïl Boughazi La problématique de la hausse de l'inflation, qui s'est accélérée durant cette année, a été l'indicateur principal soulevé hier par le gouverneur de la Banque d'Algérie (BA), lors de la présentation de la note de conjoncture du 1er semestre 2012. Pour le patron de la BA, cette hausse est due aux disfonctionnements persistants des marchés intérieurs des biens (produits agricoles et manufacturés, Ndlr) où la formation des prix relève plus de positions dominantes ou de spéculation. Donc une inflation due à des facteurs endogènes. Pour cela, Laksaci a recommandé de voir de près les circuits commerciaux et les positions dominantes au niveau des marchés. En d'autres termes, il dira que les facteurs sont d'ordre microéconomique. Plus explicite, le gouverneur de la BA a estimé qu'après avoir été relativement stables, mais élevés, «les taux d'inflation en moyenne ont enregistré un rythme haussier de juillet 2011 à juin 2012, qui s'est même accéléré à partir de janvier 2012, atteignant un niveau record de 7,29%». Pour lui, «cela peut s'apparenter à une persistance en la matière suite au choc sur les prix intérieurs de certains produits de base depuis 2011. Les prix des produits agricoles frais, qui ont contribué pour 36% à l'inflation globale, ont également progressé de 12% en juin 2012», fait-il remarquer. Il a assuré toutefois qu'au premier semestre 2012, l'inflation importée n'a pas contribué à la hausse des prix sur les marchés internes, puisqu'elle a été atténuée par la relative appréciation du taux de change du dinar. Ce facteur était, pour rappel, à l'origine de la hausse de l'inflation il y a quelques années, en raison particulièrement de la crise alimentaire, mais actuellement, selon la BA, la hausse au niveau interne «contraste» avec les mouvements des prix internationaux au cours de la même période, selon les données de la FAO.L'autre facteur soulevé par la BA est celui de «l'augmentation substantielle des revenus». Pour la Banque d'Algérie, l'augmentation des prix est en partie due aux «anticipations inflationnistes alimentées par l'augmentation substantielles des revenus». Ainsi, les dépôts au Trésor et aux CCP ont, en fait, crû de 24,8% durant le 1er semestre, contribuant au phénomène de «persistance» de l'inflation. Laksaci a fait savoir, par ailleurs, que la BA avait pris, en avril dernier, deux mesures à savoir le relèvement du taux des réserves obligatoires à 11% (contre 9% auparavant) et l'augmentation du niveau de reprise de liquidités de 250 milliards de dinars pour atteindre les 1 350 milliards de dinars. L'excès de liquidités s'est en outre amélioré au second trimestre 2012, suite à la «forte contraction des dépôts du secteur des hydrocarbures», signale M. Laksaci. Pour rappel, une étude de la Banque d'Algérie explique que l'expansion de la masse monétaire a été le principal déterminant de l'inflation durant la période allant de 2000 à 2011. Elle contribue à hauteur de 61% à l'inflation globale, suivie des prix à l'importation qui participent à hauteur de 18% dans sa montée, alors que les prix à la production industrielle agroalimentaire et le taux de change sont à l'origine de hausses respectives de 13% et 8%. S. B.
En hausse de 4 milliards : les réserves de change ont atteint 186 milliards de dollars à fin juin Les réserves officielles de change de l'Algérie ont atteint 186,32 milliards de dollars à fin juin 2012, contre 182,22 milliards de dollars à fin décembre 2011 et 162,22 milliards de dollars à fin 2010. L'annonce a été faite hier par le gouverneur de la Banque d'Algérie (BA), M. Mohamed Laksaci, lors de la présentation de la note de conjoncture du 1er semestre 2012. Il s'agit d'une hausse de plus de quatre milliards de dollars. Ces réserves (or non compris), cumulées à la fin du 1er semestre 2012, représentent plus de trois années d'importation de biens et services, a-t-il encore précisé. Il a évoqué, dans la foulée, les indices macroéconomiques du pays et a mis en relief l'engagement de la BA de poursuivre «la gestion prudente de ces réserves et le suivi rigoureux de la gestion des risques». Sur le même plan, il a assuré que la position financière extérieure de l'Algérie s'est «davantage consolidée» au cours du semestre écoulé avec la baisse de l'encours de la dette extérieure à 3,99 milliards de dollars à fin juin 2012, contre 4,4 milliards de dollars à fin 2011, en raison de la baisse des dettes à court, moyen et long termes. M. Laksaci s'est, par ailleurs, réjoui de «la très bonne soutenabilité de la dette extérieure de l'Algérie dans un contexte international marqué par l'acuité des risques souverains». S. B. Le retrait des billets de 200 DA se poursuit Interrogé sur l'opération de retrait des billets de 200 DA en mauvais état, le gouverneur de la Banque d'Algérie (BA) a indiqué hier que cette opération prendra fin vers octobre ou novembre et qu'ils seront remplacés par de nouveaux billets de même valeur. Cependant, il a signalé que ces billets restent toujours valables pour les transactions commerciales.