Tripoli dispose de preuves considérables dans l'optique d'un procès en Libye contre Seif al-Islam, soupçonné de crimes contre l'humanité, a assuré, hier, devant la Cour pénale internationale (CPI) un avocat du pays nord-africain, qui dispute à la Cour le droit de juger le fils du défunt Mouammar Kadhafi. L'enquête en Libye (contre Seif al-Islam, ndlr) a déjà produit des résultats considérables, a déclaré Philip Sands, avocat de la Libye, lors d'une audience devant la CPI : Il y a une grande quantité de preuves qui constitueront un acte d'accusation identique à celui présenté par le procureur de la CPI. L'avocat a notamment affirmé pouvoir prouver que Seif al-Islam a ordonné de tirer sur des manifestants lors de la révolte populaire ayant mené à la chute du régime Kadhafi en 2011 et organisé le recrutement de mercenaires pakistanais dans le but de contrer les rebelles. Il aurait également, lors d'une allocution à la télévision, appelé les forces de sécurité libyennes à faire usage de la violence, selon la même source. La CPI et le Libye se disputent le droit de juger Seif al-Islam et l'ancien chef du renseignement libyen Abdallah al-Senoussi, soupçonnés par la Cour de crimes contre l'humanité. Le procès de Seif al-Islam avait été annoncé pour septembre dans la ville de Zenten, où il est détenu depuis son arrestation en novembre 2011, mais avait été reporté sine die le 10 septembre par le bureau du procureur général libyen.