Des avions de combat syriens ont largué des bombes, hier, avant l'aube sur les alentours de Maaret Al-Noomane, une région stratégique du nord du pays que les troupes du régime cherchent à reprendre aux rebelles, selon une ONG syrienne. Ces raids sont les plus violents depuis que les insurgés ont pris le contrôle de cette ville de la province d'Idleb le 9 octobre, a déclaré le président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. Les frappes aériennes visent à dégager la voie à l'arrivée de renforts militaires pour déloger les rebelles de la ville, située sur la principale autoroute reliant Damas à Alep, théâtre d'une bataille cruciale. Les renforts de l'armée vers le Nord doivent nécessairement emprunter cette autoroute, les régions rurales alentour étant tenues par la rébellion. En prenant Maaret Al-Noomane, les rebelles ont coupé cette route internationale. Depuis, ils attaquent systématiquement tous les renforts empruntant cette route, selon l'OSDH. L'armée loyaliste tente de regrouper et masser ses forces pour reprendre Maaret Al-Noomane mais ne parvient pas à faire parvenir les renforts, selon M. Abdel Rahmane. A Alep, deuxième ville de Syrie, où se déroulent depuis trois mois des combats acharnés, un rebelle est mort lors d'affrontements dans le quartier de Midane. Des combats intenses avaient aussi lieu à Khan al-Assal dans la province du même nom. Plus au sud à Homs (centre), surnommée capitale de la Révolution par les militants, le quartier de Khaldiyé, que le régime tente de contrôler, est pilonné depuis l'aube, ainsi que la ville rebelle de Talbissé. Dans la province de Damas, les forces du régime bombardaient le quartier insurgé de Jobar, dans l'est de la capitale, et la ville de Douma. Ces violences surviennent au lendemain d'une nouvelle journée sanglante à travers la Syrie durant laquelle 151 personnes ont péri ,78 civils, 46 soldats et 27 rebelles, selon l'OSDH. Le conflit en Syrie menace la paix mondiale, selon Brahimi Le médiateur international pour la Syrie Lakhdar Brahimi a affirmé, avant-hier, lors d'une visite en Irak, quatrième étape d'une tournée régionale, que le conflit en Syrie représentait un danger pour la paix dans le monde. A l'issue de ses entretiens avec le Premier ministre Nouri Al-Maliki, le président Jalal Talabani et le chef de la diplomatie Hoshyar Zebari, M. Brahimi a déclaré à la presse qu'il avait discuté de la Syrie, de ses multiples problèmes et du danger que cela représente pour le peuple syrien, les voisins de la Syrie et la paix dans le monde. ,M. Maliki, de son côté, a appelé à des mesures rapides de façon à préserver la vie des frères syriens, et aussi maintenir la sécurité et la stabilité de la région, a indiqué son bureau. L'Irak soutient tous les efforts de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour parvenir à une solution politique à la crise, a-t-il ajouté. M. Brahimi venait de Téhéran où il a appelé les dirigeants iraniens, des alliés du régime syrien, à aider pour la mise en œuvre d'un cessez-le-feu en Syrie durant l'Aïd Al-Adha. Mardi dernier, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait annoncé que M. Brahimi allait aussi se rendre à Damas bientôt. La compagnie Syrian Air interdite dans l'Union européenne L'Union européenne a renforcé, avant-hier, ses sanctions contre le président syrien Bachar Al-Assad en interdisant notamment l'accès des aéroports européens à la compagnie syrienne Syrian Air. Les ministres européens des Affaires étrangères ont également ajouté 28 noms à la liste des personnes dont les avoirs sont gelés et qui ne peuvent pas se voir accorder de visa européen. Les avoirs de deux entreprises, dont Syrian Air, ont été gelés, et la fourniture de services financiers pour l'exportation d'armes vers la Syrie a été interdite. Le fret aérien était déjà interdit avec la Syrie, et les pays européens avaient l'obligation d'inspecter les bateaux ou les avions susceptibles de transporter des armes vers ce pays.