Les chefs de partis ont lancé, lundi dernier, un appel pour l'élargissement des prérogatives des élus locaux afin de leur permettre de jouer pleinement leur rôle dans le développement local et de répondre aux préoccupations des citoyens. Les élus locaux sont "marginalisés à cause de la limitation de leurs moyens d'action", a lancé la Secrétaire générale du Parti des Travailleurs, Mme Louisa Hanoune, lors d'un meeting à Guelma, appelant notamment à "accorder plus de prérogatives aux Assemblées populaires communales, dont les décisions touchent directement aux conditions de vie des citoyens. Pour Mme Hanoune, la tâche de l'élu local "peut être plus délicate" que celle du parlementaire, car, a-t-elle estimé, il est "le premier à affronter les mouvements de protestation des citoyens". Dans le même sillage, le secrétaire général du parti du Rassemblement national démocratique, Ahmed Ouyahia, a mis en exergue, à Chlef, le rôle des Assemblées populaires élues, parties prenantes du développement local. Il a relevé, à cet égard, que "la satisfaction" des préoccupations des citoyens "incombe dans une large proportion aux assemblées élues", estimant que 60 % des doléances des citoyens pourront être pris en charge par ces assemblées. Abondant dans le même sens, le président du parti Ahd 54, Ali Fawzi Rebaine, a également relevé, à Boumerdés, "l'insuffisance" des prérogatives conférées aux présidents des assemblées élues. Concernant le développement local, il a insisté sur la nécessité d'accorder la priorité aux investisseurs locaux et de lever les contraintes pesant sur la concrétisation de leurs projets. M. Rebaine a plaidé, en outre, pour l'instauration d'une nouvelle culture politique dont la concrétisation sera assurée par des "gens honnêtes". De même pour le président du parti du front el-Moustakbal, Abdelaziz Belaid, qui a insisté à Alger sur la nécessité de "recouvrer les prérogatives du président de l'APC" pour lui permettre d'accomplir pleinement sa mission, la commune étant le principal jalon dans l'édifice de l'Etat. M. Belaid a jugé nécessaire pour les élus locaux d'être à l'écoute des citoyens tout au long de leur mandat, en vue de prendre connaissance de leurs préoccupations et de les satisfaire, les appelant à ne pas "rester dans leurs bureaux". Il a, aussi, mis l'accent sur l'importance de revoir l'accueil réservé aux citoyens, soulignant que l'APC "a perdu de sa valeur et sa gestion est devenue une simple formalité". "Le chef de la daïra est le véritable gestionnaire de la commune", a-t-il dit. Relevant "la morosité" qui a caractérisé la campagne électorale en son deuxième jour, il a estimé que celle-ci "n'a pas encore démarré", car les affiches des listes électorales n'ont pas encore été collées et le programme des espaces destinés aux meetings populaires prévus dans les différentes wilayas n'"obéissait à aucune disposition". De son côté, le secrétaire général du Front de libération nationale, M. Abdelaziz Belkhadem, a plaidé pour une campagne électorale loyale axée sur les attentes et les préoccupations du citoyen. Le FLN ambitionne de remporter le scrutin dans 1000 communes Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale, M. Abdelaziz Belkhadem, a indiqué, lundi dernier, à Alger que son parti ambitionnait de remporter les élections locales dans 1000 communes, précisant qu'il démissionnerait en cas d'échec de son parti à cette échéance. Dans une déclaration en marge de l'inauguration du siège central de la direction de campagne des mouhafadate d'Alger, M. Belkhadem s'est dit optimiste quant aux chances de son parti de gagner les élections du 29 novembre, soulignant que sa formation ambitionnait de remporter le scrutin dans 1000 communes et qu'il démissionnerait en cas d'échec du parti à cette échéance. Le SG du FLN a appelé les candidats à faire une campagne propre, à être à l'écoute des préoccupations des citoyens et à les prendre en charge selon les moyens du pays. Concernant les alliances avec d'autres partis dans certaines communes, M. Belkhadem a précisé que sa formation politique pouvait s'allier le cas échéant avec des partis dont "les programmes et les objectifs se rapprochent". A une question sur la mauvaise gestion des communes par les élus locaux, il a tenu à souligner que le parti du FLN "n'accepte pas dans ses listes les personnes à la gestion ou à la réputation douteuses". M. Belkhadem a en outre fait savoir que sa formation politique œuvrait pour la promulgation d'un statut de l'élu lors du prochain quinquennat. M. Ouyahia prône le dialogue entre les élus locaux et les citoyens Le Secrétaire général du Rassemblement national démocratique, M. Ahmed Ouyahia, a affirmé, lundi dernier, à Tissemsilt, que le dialogue entre l'élu local et le citoyen au sujet des projets de développement local peut contribuer à la stabilité du pays. Animant un meeting populaire à la salle omnisports "Alouat Tayeb" dans le cadre de la campagne des élections locales du 29 novembre devant une assistance nombreuse, M. Ouyahia a souligné, dans ce sens, qu'il "faut une coopération entre l'administration et l'élu local au service du citoyen", déclarant "nous sommes républicains, nationaux et démocrates". Le secrétaire général du RND a affirmé, en outre, que les élections locales "sont plus importantes pour le citoyen, étant donné que la loi accorde toutes les prérogatives à l'APW qui peut intervenir dans les questions de l'éducation, de l'investissement et la répartition des budgets accordés par l'Etat aux communes", ajoutant que les décisions de l'APW peuvent attirer l'investissement. M. Ouyahia a également mis l'accent sur la nécessité, pour les assemblées locales élues dans toutes les wilayas du pays, de "rivaliser pour attirer des projets d'investissement et construire l'avenir des jeunes générations qui ne doivent pas rester tributaires des hydrocarbures". Le SG du RND a souligné que son parti a veillé à ce que les jeunes et les femmes figurent "en bonne place dans les listes des candidatures", tout en mettant l'accent sur les compétences. Il a affirmé, à ce propos, que la moitié des candidats du RND sont des diplômés de l'université. M. Ouyahia a également appelé les candidats du RND à se diriger vers les communes et les villages pour convaincre les électeurs de leurs programmes électoraux, "loin de toute démagogie". Mme Hanoune appelle au tarissement des sources du désespoir chez les jeunes La Secrétaire générale du Parti des Travailleurs, Mme Louisa Hanoune, a appelée lundi dernier, à Souk Ahras, au "tarissement des sources du désespoir" chez les jeunes Algériens. "L'élimination des racines du désespoir ne peut s'opérer que par la réouverture des entreprises et la relance de la roue économique dans les secteurs industriel et agricole pour protéger le pays de la dépendance vis-à-vis de l'étranger", a-t-elle ajouté lors d'un meeting animé devant une foule nombreuse à la salle Miloud Tahri. Mme Hanoune a également estimé qu'il était du "devoir de tout un chacun d'œuvrer à immuniser le pays et à raffermir son indépendance", affirmant à ce propos que l'Algérie qui a su préserver sa cohésion face au terrorisme, puise sa force dans son histoire. Plaidant pour la constitution d'un "front intérieur fort" pour parachever le processus de paix et de réconciliation et pour faire face aux "tentatives d'exploiter le dossier des disparus", la Secrétaire générale du PT a exhorté les militants de son parti à sillonner communes, villages et déchras pour diffuser le programme de ce parti et montrer qu'il est le "véritable porteur de l'alternative". Mme Hanoune, qui a appelé à une forte participation des citoyens aux élections locales du 29 novembre afin de "barrer la route aux sceptiques", a rappelé que son parti participe à ces élections pour "protéger le pays contre les dangers qui le guettent tant de l'intérieur que de l'extérieur". M. Rebai insiste sur la surveillance populaire des élections Le secrétaire général du Mouvement Ennahdha, M. Fateh Rebai, a appelé, lundi dernier, à Ain Romana (ouest de Blida), les électeurs à établir une véritable "surveillance populaire" pour dissuader toute tentative de fraude lors des élections locales du 29 novembre prochain. "La surveillance populaire de ces élections est de nature à dissuader toute tentative de fraude, et nous appelons donc les électeurs à se mobiliser pour protéger leur voix", a-t-il souligné lors d'un meeting dans le cadre de la campagne électorale. "Nous avons souhaité que les doléances exprimées par la commission nationale de surveillance des élections soient prises en compte par les instances concernées, mais il n'en est rien", a-t-il déploré, avant de critiquer l'opération de tirage au sort des séances d'intervention des partis en lice à la Télévision et Radio nationales. M. Rebai a critiqué également le vote par procuration, estimant que cela "donnerait la possibilité au porteur de la procuration de voter plus d'une fois". S'exprimant devant une assistance composée essentiellement de militants et de sympathisants de son parti, le leader du Mouvement Ennahda a insisté, dans la présentation de son programme électoral, sur la lutte contre la corruption, le renforcement des institutions et la réhabilitation du service public.