Les travaux de la 16e grande commission mixte algéro-tunisienne ont pris fin hier, ainsi neuf protocoles d'accords ont été soumis aux deux chefs du gouvernement algérien et tunisien. Les deux parties ont exprimé les mêmes intentions quant à la nécessité de veiller à l'application des décisions issues des recommandations de la dernière session tenue en 2006 à Tunis. Le chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem, a indiqué que "cette dynamique vise à consolider les résultats obtenus et surtout à cerner les embûches qui ont entravé l'application de certaines décisions". A rappeler que le volume des échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint des 450 millions de dollars en 2006. Par ailleurs, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a reçu, hier, le Premier ministre tunisien M. Mohamed Ghannouchi en présence du chef du gouvernement. Toutefois, M. Belkhadem a appelé, samedi, à l'ouverture de la 16e session de la grande commission mixte algéro-tunisienne, à la nécessité de donner une nouvelle impulsion aux relations de coopération entre l'Algérie et la Tunisie. M. Belkhadem a mis l'accent sur "l'action des deux pays aux plans économique, social et culturel qui traduit l'importance de l'application de la bonne gouvernance, de la consolidation de l'Etat de droit et de promotion des droits de l'homme". Le chef du gouvernement n'a pas manqué d'indiquer que "le contexte régional et international, les relations avec l'Union européenne et méditerranéenne et l'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sont autant de facteurs qui nous incitent à davantage de concertation et de coopération avec l'autre partie, au profit des deux peuples". Concernant les investisseurs privés, M. Belkhadem a souligné "l'importance de rattraper, dans les plus brefs délais, le retard accusé dans le domaine", tout en appelant à "investir avec force les différents domaines de la coopération en accordant les facilités nécessaires au secteur privé". "Une fois sa mission facilitée, le secteur privé n'aura qu'à faire connaître ses produits et à contribuer à promouvoir les échanges qui, en dépit de leur croissance annuelle et de leur caractère prioritaire aux yeux des responsables des deux pays, ne reflètent pas encore l'importance des opportunités offertes", a-t-il ajouté. A ce propos, le chef du gouvernement a mis l'accent sur l'importance de "redoubler d'effort afin de parvenir à l'élaboration d'un nouveau cadre légal qui soit de nature à donner une forte impulsion aux relations bilatérales". Concernant le secteur de l'énergie qualifié de "fertile" pour la coopération, M. Belkhadem a évoqué les projets communs d'exploration du pétrole et de l'électrification des régions frontalières, en estimant que ce secteur ne donne pas la pleine mesure de son développement, avant d'appeler à la nécessité de lever les entraves de la coopération dans le domaine. Au volet des infrastructures qui figurent au centre de l'intérêt des deux pays, M. Belkhadem a évoqué "les projets de l'autoroute maghrébine et de celui du développement des chemins de fer, avant de prédire un nouvel essor pour le secteur avec la réalisation des infrastructures économiques communes entre les deux pays". Toutefois, il a estimé que le niveau de la coopération culturelle reste faible, appelant, à ce titre, "à œuvrer ensemble pour annihiler toutes les entraves et relancer les relations dans ce domaine". De son côté, le Premier ministre tunisien a indiqué que "le secteur privé contribue à la relance des échanges commerciaux, de l'investissement, et du partenariat", appelant, dans ce sens, "à la nécessité de lui accorder les mêmes avantages dont bénéficie le partenaire européen, et ce en vue de renforcer le partenariat, la complémentarité et l'intégration à l'ère des blocs". M. Ghannouchi a appelé, en outre, à la consolidation de la coopération bilatérale dans le domaine des hydrocarbures, notamment dans les zones frontalières. Il a, en outre, estimé que "l'investissement dans les ressources humaines est une stratégie essentielle qui exige davantage d'attention lors de la prochaine étape". Pour ce qui est des développements survenus sur les scènes régionale et internationale, M. Ghannouchi a souligné la nécessité de prendre en compte les réformes des deux pays visant l'intégration à ce nouvel environnement et d'arrêter des objectifs qui répondent aux besoins des peuples de la région, proposant, par la même, la mise en place de mécanismes de partenariat qui correspondent aux aspirations des deux pays. M. Ghannouchi a, par ailleurs, souligné l'attachement de son pays à l'élargissement de l'UMA et sa "profonde" conviction de relancer la démarche de l'édification de l'UMA et la dynamisation de ses institutions faisant ainsi référence à la création de la banque maghrébine de commerce et son rôle dans la réalisation de l'intégration dans la région. Pour sa part, l'ambassadeur de Tunisie à Alger, M. Mohamed El-Fadhel Khalil a déclaré, hier, que les relations algéro-tunisiennes "ne cessent de se développer grâce au soutien politique des dirigeants des deux pays". Dans une déclaration de presse à l'issue de l'audience que lui a accordée le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, à qui il a rendu une visite d'adieu au terme de sa mission en Algérie, M. Fadhel Khalil a exprimé "ses remerciements" pour le soutien dont il a fait l'objet "à tous les niveaux" durant les neuf années qu'aura duré sa mission en Algérie. Synthèse Nassima Bensalem