Le groupe de télécoms et de divertissement Vivendi a signifié cette semaine qu'il comptait passer à l'action dans les trimestres à venir avec la mise en œuvre de son nouveau plan stratégique. Le conglomérat a dit à plusieurs reprises n'avoir aucun tabou dans sa réflexion sur la recomposition de la société après avoir fait le constat que sa structure hybride mêlant médias et télécoms ne comportait pas suffisamment de synergies et déconcertait les investisseurs. Le groupe, dont le siège est à Paris, a engagé depuis le printemps une revue stratégique en vue de redresser son titre en Bourse, tombé à un plus bas de neuf ans. Le titre a depuis repris 33% soutenu par les anticipations d'une reconfiguration du périmètre. Prié de dire à quel moment le groupe de télécoms et de divertissement comptait passer à l'action, Philippe Capron a répondu lors d'une conférence organisée par Morgan Stanley à Barcelone : "Nous n'avons pas de pressions immédiates et nous ne nous sommes pas fixé de calendrier spécifique." "Mais nous avons créé des attentes dans la communauté des investisseurs que nous ne pouvons pas décevoir en mettant des années et des années à décider ce que nous voulons être. Nous allons probablement devoir agir dans les trimestres à venir", a-t-il ajouté. Plusieurs sources ont dit que le groupe avait engagé des discussions en vue de céder ses filiales GVT et Maroc Telecom. Il a également envisagé une vente de sa participation dans l'éditeur de jeux vidéo Activision Blizzard mais sans réussir à trouver preneur au prix souhaité. Selon les sources, Vivendi aimerait recevoir des offres préliminaires pour GVT d'ici la fin de l'année, tandis qu'il espère boucler la cession de Maroc Telecom d'ici la fin du premier trimestre de l'an prochain. Dans les délibérations du groupe sur son avenir, l'entrepreneur Vincent Bolloré, qui est récemment devenu le premier actionnaire de Vivendi avec 5% du capital, est appelé à jouer un rôle déterminant aux côtés du président du conseil de surveillance Jean-René Fourtou. "Nous écoutons volontiers ses conseils", a déclaré Philippe Capron. "Avant, il n'y avait pas de voix d'actionnaires importants au conseil. Avec l'arrivée de Bolloré, les actionnaires auront quelqu'un au conseil en qui ils peuvent avoir confiance et dont les intérêts sont totalement alignés avec les leurs".