La situation actuelle au nord du Mali reste très difficile, voire dramatique. La menace d'intervention franco-américaine se fait de plus en plus pesante, notamment que la phase présente est mise à profit par ces deux pays pour préparer l'opinion publique internationale à cette intervention sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme. Cependant, pour nombre de commentateurs, l'alliance entre Paris et Washington s'inscrit dans la " stratégie occidentale " visant à contrer la pénétration et la progression globale de la Chine dans la grande guerre pour les ressources de la planète, particulièrement en Afrique. L'Algérie, fidèle à ses principes de politique étrangère militante, inscrit son action internationale dans un processus d'évolution qui constitue le prolongement naturel de ses choix internes. C'est vers cette direction que sa position consiste à créer un cadre permanent de dialogue et de concertation entre les différentes parties maliennes, ce qui s'inscrit aussi dans le droit fil et en parfaite continuité de la souveraineté de ce pays. En effet, puisant son inspiration dans ses options fondamentales et sa vocation tiers-mondiste, la position de l'Algérie envers la crise, qui secoue le Mali voisin, s'articule, depuis, autour de la préservation de l'intégrité territoriale malienne et le refus de toute ingérence étrangère. Cet engagement s'accompagne sans répit d'une lutte implacable contre le terrorisme et ses groupes criminels sous toutes ses formes et non le contraire, particulièrement que l'Afrique est toujours apparue comme le continent des " cercles vicieux " où l'impérialisme et le colonialisme s'emploient à profiter de la déliquescence de certains Etats pour réintroduire une présence militaire camouflée derrière des " armées locales défaillantes ". C'est pourquoi, d'ailleurs, le Mali n'échappe pas lui non plus au vent impérialiste qui souffle sur le continent. La mise en place par Washington de programmes de formation à l'intention de 6.000 soldats de l'armée malienne, en est la meilleure preuve. C'est dire que la convergence d'intérêts étrangers en Afrique, à des degrés divers, ne permet pas la moindre stabilité du continent, ni la recherche d'une solution politique négociée entre le gouvernement malien et les tribus touaregues. Face à l'égoïsme et l'arrogance occidentaux, principale responsable de la crise au Mali, la question est posée de savoir si cette hystérie d'invasion du Mali apportera la paix et la stabilité. C'est, en effet, jusqu'au bout l'incertitude qui se manifeste avec suffisamment d'ampleur. L'Elysée et la Maison Blanche agissent seuls, par égoïsme, ils veulent amplifier sans nul doute les effets de la crise. Dans le même mouvement, " il s'agit aussi d'éradiquer toute tentative des peuples de s'affranchir de l'ordre ultralibéral qui leur a été imposé ces dernières décennies par le FMI et la Banque mondiale ", rappelle Mireille Fanon-Mendés-France, présidente de la Fondation Frantz Fanon. Pour elle, les Etats-Unis, conscients que la France, ex-puissance coloniale de l'ouest africain, n'est plus en capacité de soutenir et de protéger les multinationales occidentales, ont, depuis maintenant six ans, commencé à étoffer leur présence militaire en implantant des bases de l'US Africa Command (Africom), actuellement sous le commandement du général Carter Ham. Parallèlement, les Américains ont mis en œuvre un dispositif de renseignements et de surveillance codé " Creek Sand ". (L'opération Creek Sand utilise comme plate-forme deux aéronefs Pilatus PC-12/47 basés sur l'aéroport international de Ouagadougou (Burkina Faso). Ceux-ci sont équipés de dispositifs vidéo électro-optiques et infrarouges, télémètres laser, radar, etc.). Tout cela explique que la lutte contre le terrorisme ne sert qu'à justifier la mise sous tutelle du Mali et à faire main basse sur les ressources naturelles de cette région du monde, notamment les mines d'uranium, dont les multinationales occidentales veulent s'arroger le monopole