L'ONU, l'Union européenne, l'Union africaine et la Communauté économique des Etats d'Afrique occidentale sont « déterminées à aider le Mali à résoudre sa crise - le Nord de ce pays est occupé par des groupes terroristes depuis près de sept mois - et établir un ordre constitutionnel et une unité nationale pour faire respecter son intégrité territoriale », a déclaré Jan Eliasson, le SG adjoint des Nations unies. Hillary Clinton sera, ce mardi, à Alger. Lors de cette visite, la deuxième en 2012, la secrétaire d'Etat américaine abordera avec ses interlocuteurs des questions régionales « pour lesquelles l'Algérie est perçue comme un acteur incontournable ». « Le Mali est l'un des sujets que la secrétaire d'Etat souhaite aborder avec les responsables algériens, tout comme la question générale d'Aqmi », a déclaré Victoria Nuland, porte-parole du département d'Etat. Alger et Washington, qui ont souscrit le 19 octobre dernier, à Bamako, à une déclaration conjointe qui enjoint le Mali à prendre « des mesures immédiates pour faciliter les efforts en vue d'une éventuelle intervention armée », sont sur la même longueur d'onde sur ces deux questions. Les deux capitales sont pour la recherche d'une « solution globale assurant la stabilité et la préservation de l'intégrité territoriale du Mali, tout en éradiquant le terrorisme et le crime organisé par tous les moyens y compris par la force ». La lutte contre le terrorisme, la situation au Sahel et la crise au Mali ont été au cœur de la rencontre à la Maison-Blanche, la semaine dernière, entre Abdelakader Messahel et John Brennan, le conseiller du président américain, Barack Obama, pour la sécurité nationale et la lutte contre le terrorisme. Mme Maria Otero, sous-secrétaire d'Etat américaine pour la Sécurité civile, la Démocratie et les Droits de l'Homme, se rendra, quant à elle, demain, à Bamako, à la tête d'une délégation d'experts. Au menu de cette visite, des entretiens avec le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, et le Premier ministre malien, Cheikh Modibo Diarra, ainsi que d'autres responsables du gouvernement, des militants des droits de l'Homme, sur « des questions politiques et de sécurité civile, dont le conflit au nord du Mali, des réfugiés et des questions de migration, de la sécurité alimentaire, des droits de l'Homme, de la traite des humains et de la lutte contre le terrorisme ». La moitié de la population du nord du Mali aurait besoin d'aide humanitaire avant la fin 2012, selon Peter Maurer, président du Comité international de la Croix-Rouge. Comme Alger, Washington insiste sur la coopération avec les pays de la région pour résoudre la crise malienne. « Un effort doit être mené pour travailler avec les pays de la région afin de s'assurer qu'al-Qaïda ne développera pas ce genre de base au Mali », soulignait, mercredi dernier, devant la presse, Leon Panetta, le secrétaire américain à la Défense. L'Union africaine, qui a désigné, jeudi, l'ex-président burundais, Pierre Buyoya, comme son haut représentant pour le Mali et le Sahel, et appelé à « une finalisation rapide de la préparation conjointe d'une force internationale, en vue de reprendre le contrôle des territoires occupés du nord », s'active elle aussi. Le général guinéen, Sekouba Konaté, son haut représentant pour l'opérationnalisation de la Force africaine en attente (FAA), sera, demain, à Bamako, où il séjournera jusqu'au 8 novembre prochain. Mission : préparer, avec l'aide de ses homologues de la Cédéao et des pays du champ qu'il rencontrera le 5 novembre prochain, le projet de déploiement de la Micema (Mission militaire pour la reconquête du Nord-Mali), qui sera présenté d'ici fin novembre au Conseil de sécurité. L'Union européenne ne se soucie pas moins. « Nous appuyons les efforts de la Cédéao et de l'UA pour trouver une solution au Mali », a déclaré à Cotonou, José Manuel Barroso, président de la Commission, après une rencontre avec le chef de l'Etat béninois, Thomas Boni Yayi, qui préside actuellement l`UA. Le vieux continent serait prêt à planifier une mission d'entraînement de l'armée malienne.