Les agriculteurs de la wilaya de Blida ont appelé mercredi dernier, à la nécessaire mise en place d'un système d'assurance performant au niveau des caisses régionales de mutualités agricoles (CRMA) et à accélérer les procédures relatives à l'application des mesures incitatives mises en place par les pouvoirs publics. Lors d'une Journée de sensibilisation, organisée par la caisse régionale de mutualité agricole d'El Affroun au centre de formation professionnelle de Ouled Yaiche, en présence des responsables des CRMA de Larbâa et Boufarik, les agriculteurs ont soulevé, notamment, les problèmes de retards accusés dans le traitement des dossiers d'indemnisation et la défaillance des services vétérinaires dans l'établissement des constats exacts des dégâts. Les professionnels de l'élevage bovin ont estimé que le système actuel de l'assurance "est plein d'ambiguïtés, car il ne prend en charge que le remboursement en cas de décès de vaches ou de bœufs par accident", appelant à la nécessité d'inclure "le décès de veaux après leur naissance et les génisses mortes en raison d'une grossesse difficile". De leur côté, les apiculteurs ont qualifié la condition d'expertise vétérinaire en cas d'incident d' "absurde", car ce type d'activités exige des périodes de transhumances constantes vers des lieux lointains et les vétérinaires spécialisés sont "quasi-inexistants en Algérie". Ces producteurs de miel ont ainsi déploré "l'absence d'une confiance mutuelle" entre eux et les CRMA, ajoutant qu' "il faudrait changer radicalement le mode de gestion actuel, si on veut réellement booster cette filière". Les responsables des CRMA ont, pour leur part, rassuré les agriculteurs que toutes les doléances exprimées "seront prises en considération dans la nouvelle démarche qui sera adoptée incessamment". Le président du conseil d'administration de la CRMA d'El Affroun, M. Boudjella Mohamed, a, en outre, incité les concernés à renforcer leurs contributions financières afin de "renflouer les caisses et bénéficier des avantages qu'elle offre". "Vous pouvez acheter autant de parts sociales que vous désirez afin de tirer plus de profits. Les assurances concernant le matériel et le patrimoine sont prises en charge proportionnellement selon le nombre de parts sociale achetées, dont le prix est de seulement 2.000 dinars l'unité", a-t-il expliqué. Par ailleurs, la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) compte lancer un nouveau produit d'assurance des personnes dans les prochaines semaines, a annoncé M. Mohamed Ben Moufouk, responsable chargé de mettre en œuvre ce projet. "Des opérations pilotes seront lancées à Larbâa, Bouira, Chlef et Ain Defla. Nous allons inciter les agriculteurs à opter pour ce nouveau produit, avant de le généraliser graduellement sur le territoire national", a expliqué M. Ben Moufouk.