Le Premier ministre bulgare Boïko Borissov a remis sa démission, hier, au parlement après dix jours de manifestations contre la pauvreté dans tout le pays, ouvrant la voie à des élections législatives au printemps. Nous avons de la dignité et de l'honneur. C'est le peuple qui nous a confié le pouvoir, aujourd'hui nous le lui rendons, a déclaré Boïko Borissov. Les élections législatives étaient normalement prévues en juillet, mais avec la démission du gouvernement, qui doit être votée jeudi par le parlement, elles devraient se tenir au printemps. Selon la constitution, le président Rossen Plevneliev doit successivement proposer à trois partis parlementaires - l'actuel parti gouvernemental de centre-droit GERB, la principale force d'opposition, les socialistes, et un troisième de son choix - de former un gouvernement. Comme les partis parlementaires se déclarent tous pour des élections anticipées, cette procédure ne devrait pas aboutir et le chef de l'Etat devra nommer un gouvernement d'experts chargé d'organiser les élections. Selon les socialistes, les législatives pourraient ainsi se tenir fin avril. M. Borissov, 53 ans, a réagi avec retard aux manifestations quotidiennes contre l'austérité et la pauvreté dans tout le pays. Les factures d'électricité de janvier, qui avaient doublé par rapport au mois précédent, avaient mis le feu aux poudres. Mardi, il a promis une baisse de 8% des prix de l'électricité en mars, au risque de mener à la faillite la seule centrale nucléaire de Kozlodoui, et a lancé une procédure de retrait de la licence d'une des sociétés étrangères de distribution d'énergie, la tchèque CEZ.