Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dénoncé, hier, les opposants extrémistes dans le conflit en Syrie, les accusant de miser sur la solution militaire et d'empêcher toute tentative de dialogue. Les extrémistes ont actuellement pris le dessus dans les rangs de l'opposition. Ils misent sur la solution militaire et bloquent toute initiative qui mène à un dialogue, a déclaré M. Lavrov au cours d'une conférence de presse. Il y a encore quelques jours, il nous semblait que des conditions évidentes étaient réunies pour que les parties se mettent à la table des négociations et commencent à discuter de l'avenir du pays, a regretté le ministre russe. Le dossier syrien sera au centre de ses entretiens , hier, après-midi avec son homologue américain, John Kerry, à Berlin. Au cours de notre conversation téléphonique, j'ai eu l'impression qu'il comprenait la gravité de la situation, a dit M. Lavrov. Nous ne baissons pas les bras. Nous ne pouvons évidemment pas résoudre ce problème à la place des Syriens, mais dans nos contacts avec d'autres pays nous sentons une préoccupation croissante, a souligné M. Lavrov. Le régime du président syrien Bachar al-Assad s'est dit pour la première fois lundi prêt au dialogue avec les rebelles armés pour mettre fin au conflit, mais ces derniers ont rejeté toute négociation avant le départ du chef de l'Etat et le retrait de l'armée des villes. Seule grande puissance à encore entretenir des relations étroites avec Damas à qui elle livre des armes, la Russie a jusqu'à présent bloqué, avec la Chine, tous les projets de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant le régime du président Assad. Le conflit armé en Syrie a fait près de 70.000 morts en bientôt deux ans, selon l'ONU.