Le président chinois s'est entretenu avec son homologue palestinien Mahmoud Abbas à Pékin hier, jour d'arrivée en Chine du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu que Xi Jinping doit aussi recevoir cette semaine, dans un contexte de tensions accrues en Syrie. Si, selon la presse officielle, M. Abbas est en visite d'Etat trois jours, de dimanche à mardi, en Chine, M. Netanyahu a lui débuté une visite officielle de cinq jours, à Shanghai hier et aujourd'hui, puis à Pékin. Dans la capitale chinoise, le président palestinien a eu droit à une cérémonie d'accueil sur la place Tiananmen enveloppée dans la pollution, avec un passage en revue de la garde d'honneur. Xi Jinping, a salué l'action politique de Mahmoud Abbas, le félicitant d'avoir maintenu le choix stratégique de la paix. Le président palestinien a en réponse estimé que les gouvernements chinois successifs avaient ces dernières années adopté des politiques sages, sources de bénéfices, tout en évitant de causer des torts. La présence simultanée de MM. Abbas et Netanyahu en Chine attire beaucoup d'attention selon la presse chinoise, même si les leaders israélien et palestinien ne devraient pas se rencontrer. Interrogé sur cette coïncidence, M. Abbas a déclaré la veille: “C'est une bonne occasion pour que les Chinois nous écoutent tous les deux”. Le leader palestinien avait indiqué souhaiter s'entretenir avec les dirigeants chinois des obstacles au dialogue avec les Israéliens et leur demander de faire usage de leurs liens avec Israël pour lever les obstacles qui entravent l'économie palestinienne. La visite en Chine de Benjamin Netanyahu, grâce à laquelle il espère développer le commerce d'Israël avec le géant asiatique, intervient dans un contexte de montée des tensions au Proche-Orient, après deux raids menés en 48 heures par l'Etat hébreu en Syrie. Hier, Pékin a critiqué de façon implicite ces attaques. “Nous sommes opposés au recours à la force et nous estimons que la souveraineté de tous les pays doit être respectée”, a déclaré Mme Hua Chunying, porte-parole de la diplomatie chinoise, en réponse à une question sur les raids. Face à la situation régionale très sensible et compliquée, la Chine a, par sa voix, appelé toutes les parties concernées par la question syrienne à faire preuve de retenue et à se garder d'actions susceptibles d'aggraver les tensions. Depuis plus de deux ans, la Chine refuse d'endosser les appels internationaux à exercer davantage de pressions sur le régime de Bachar al-Assad, usant de son veto au Conseil de sécurité des Nations unies. La Chine, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, a par ailleurs soutenu la demande d'adhésion d'un Etat de Palestine à l'ONU, estimant qu'il s'agissait d'un droit légitime inaliénable des Palestiniens. La Chine avait été le premier pays à ouvrir une représentation dans les territoires palestiniens au début des années 1960 et avait reçu Yasser Arafat dès 1963, a rappelé M. Abbas. Pékin prône la création d'un Etat palestinien indépendant, estimant que les divergences entre les Palestiniens et Israël doivent être aplanies sur la base des principes de la coexistence pacifique, a déclaré lundi le président chinois Xi Jinping. "Il faut suivre la juste voie de la création d'un Etat palestinien indépendant et les principes de la coexistence pacifique entre la Palestine et Israël", a indiqué le chef de l'Etat chinois lors d'un entretien avec le président palestinien Mahmoud Abbas en visite à Pékin. M. Xi Jinping a souligné que l'Etat palestinien devrait être fondé dans le cadre des frontières de 1967. Selon le président chinois, les négociations constituent "l'unique perspective de paix entre la Palestine et Israël" alors que le principe du "territoire en échange de la paix" doit rester "inébranlable". Selon le chef de l'Etat chinois, le processus de paix entre la Palestine et Israël doit être garanti par la Communauté internationale.