Le Premier ministre turc, Recep Erdogan, accompagné d'une importante délégation ministérielle et d'hommes d'affaires, entame, à partir d'aujourd'hui, une visite officielle de deux jours en Algérie, deuxième étape d'une tournée au Maghreb, après celle du Maroc. Cette visite de haut niveau s'inscrit dans le cadre du renforcement des relations algéro-turques qui ont connu un essor important ces dernières années, notamment à la faveur du Traité d'amitié signé en 2006. En effet, les relations algéro-turques ont, ces dernières années, un essor remarquable aussi bien sur le plan des échanges commerciaux qu'en matière de coopération économique. Cette visite de M. Recep Erdogan en Algérie est à inscrire dans la poursuite, le renforcement de ces relations et les perspectives de l'approfondissement de la coopération bilatérale. Elle permet aussi d'aborder les principales questions de l'actualité régionales et internationales et ce au titre de la concertation politique instaurée entre les deux pays depuis 2008. Une concertation qui dès lors s'est concrétisée à travers le maintien de contacts réguliers autant au plan bilatéral que dans le cadre de forums régionaux et internationaux notamment dans les secteurs de l'énergie, des transports, du commerce, de la pêche, de l'industrie, de la construction des infrastructures économiques et sociales, du tourisme, ainsi que dans le secteur des finances. Il y a lieu de rappeler que le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, avait effectué une visite en Turquie en 2005 durant laquelle il avait affirmé que ce pays " figure parmi les principaux partenaires commerciaux de l'Algérie " au regard de l'importance de la coopération bilatérale dans les domaines économique et commercial. Cette visite a été suivie de celle effectuée par le Premier ministre turc M. Recep Erdogan à Alger en 2006. La venue de M. Recep Erdogan en Algérie témoigne de la relation entre l'Algérie et la Turquie qui sont liés par ce " Traité d'amitié, de coopération et de bon voisinage ". Ce rapprochement entre les deux pays est caractérisé, notamment, par l'évolution remarquée sur le plan économique et dans bien d'autres domaines à l'image de l'existence de projets d'une valeur de plus de 3,5 milliards de dollars menés par des entreprises turques dans divers secteurs ainsi que des investissements directs en Algérie qui dépasse selon la partie turque 1 milliards de dollars dont 15 % dans le secteur du textile. (Deux complexes de confection et d'habillement implantés dans mes wilayas de Béjaïa et Relizane qui sont réalisés par des entreprises turques dans le cadre d'un partenariat algéro-turc). Le volume des échanges entre l'Algérie et la Turquie n'est pas à la hauteur des ambitions des deux côtés. Les autorités turques affichent l'ambition d'atteindre 10 milliards de dollars dans des investissements directs en Algérie au cours des cinq années à venir, c'est-à-dire contre le 1 milliard de dollars actuellement. Et c'est dans le cadre du renforcement de la coopération économique et de partenariat entre les deux pays, et en marge de cette visite du Premier ministre turc, qu'une rencontre multisectorielle algéro-turque sera organisée aujourd'hui. C'est dire toute l'importance de cette visite dont font partie plus de 200 chefs d'entreprises turques et qui auront à cibler divers secteurs en Algérie, notamment l'énergie, les infrastructures et la construction, les machines et équipements industriels, l'agroalimentaire, l'agriculture, l'équipement médical et le textile. Le dernier investissement turc en Algérie, est l'usine d'acier de Bétioua (ORAN), de 500 millions de dollars. Le contrat de réalisation a été signé le mois de mars dernier et confié au Holding " Tosyali iron & Steel industry Algérie ", créée en 2007. L'usine entrera en fonction dans une année. " Pour la Turquie, l'Algérie est un partenaire stratégique ", une affirmation rappelle-t-on notée au mois de novembre dernier par le ministre des Affaires étrangères turc, M. Ahmet Davutoglu, eu égard à sa position géostratégique. C'est dans cet esprit que les autorités turques veulent signer avec leurs homologues algériens un " Accord de libre-échange ". Il semblerait que les pourparlers sur cet accord seraient engagés une fois l'entrée de l'Algérie à l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce). Lors des précédentes bilatérales, la Turquie a également demandé l'augmentation des vols de la Turkisch Airlines à partir d'Alger et l'ouverture de nouvelles liaisons à partir d'Oran et de Constantine. Cette demande est justifiée par la forte demande des Algériens se rendant en Turquie. L'accord pour l'exportation du gaz algérien vers la Turquie, signé en 1988, sera revu et élargi à partir de 2014 et ce après la reconduction de ce contrat au mois de janvier 2013 à l'issue de la visite à Alger du ministre turc de l'Energie et des Ressources naturelles, Tianer Yldiz. Cet accord d'une durée de vingt ans, est entré en vigueur en 1994. Cela permettra à la Turquie un approvisionnement régulier en gaz à partir de l'Algérie et de satisfaire sa demande interne. Les besoins de la Turquie en gaz ont augmenté ces dernières années et sont appelés à quadrupler dans les dix prochaines années, estime une source turque officielle.