Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, doit effectuer, mardi prochain, une visite officielle en Algérie. Non encore confirmée par les autorités, cette virée s'inscrit dans le cadre d'une tournée maghrébine qui sera entamée à partir du Maroc, lundi 3 juin. Le premier responsable du gouvernement turc, qui effectuera sa troisième visite en Algérie depuis son arrivée au pouvoir en 2001, sera accompagné d'une forte délégation de chefs d'entreprises turques. En effet, entre 200 et 300 dirigeants d'entreprise activant dans les secteurs du textile, du BTPH et de l'électronique seront du voyage, ce qui donnera un cachet économique à cette visite. Ce sera, en effet, une occasion pour officialiser plusieurs accords de partenariat entre des entreprises turques et algériennes. Des négociations avaient déjà commencé, il y a quelques semaines, our relancer l'industrie du textile et du cuir en Algérie. Des entreprises turques ont signé, rappelons-le, un accord avec le ministère algérien de l'Industrie pour la modernisation dudit secteur. L'accord en question porte sur l'installation de nouveaux équipements dans des usines publiques à Relizane et Béjaïa. Cette nouvelle politique de partenariat vise à relancer ce secteur, anéanti en Algérie par la forte concurrence chinoise. Ces projets devront créer au moins 10 000 emplois et permettre d'exporter 60% de la production des usines en question (notamment les jeans et les chemises). En outre, les responsables des deux pays vont étudier les possibilités de renforcer les échanges et la coopération dans le domaine économique. Actuellement, le volume des échanges commerciaux est évalué à quatre milliards de dollars. L'investissement turc en Algérie reste maigre, avec seulement un milliard de dollars, qui est l'œuvre de 160 entreprises activant sur le marché algérien. La Turquie a été classée 8e client de l'Algérie en 2012 avec 3,04 milliards de dollars et son 7e fournisseur, avec 1,78 milliard de dollars. Des chiffres que les deux pays veulent multiplier dans les prochaines années avec l'élargissement de leur coopération à d'autres secteurs, tels que les transports maritimes et aériens. Au plan politique, Recep Tayyip Erdogan devra examiner, avec les responsables algériens,les possibilités de renforcer les relations entre les deux pays. Mais la question qui se pose actuellement est de savoir s'il sera reçu par le président Bouteflika, toujours en «convalescence» à Paris. Pour l'instant, aucun programme de la visite n'a été communiqué. Mais le Premier ministre turc aura, sans nul doute, des entretiens avec son homologue algérien, Abdelmalek Sellal. En plus des relations bilatérales, les deux responsables devront également échanger leurs points de vue sur des questions internationales, en particulier le conflit syrien, où la Turquie est très engagée.