Le projet Desertec suscite, ces derniers jours, un intérêt particulier de la part du président-directeur général de Sonelgaz, M. Noureddine Bouterfa. En effet, ce dernier multiplie les discours et les interventions pour évoquer le sort de ce gigantesque projet. Ainsi, le P-DG de Sonelgaz a affirmé vendredi, depuis Tunis, en marge de sa participation à un séminaire sur la promotion des énergies renouvelables, que la crise économique en Europe s'est traduite par une rétraction de la demande des énergies renouvelables ce qui a entraîné une disponibilité plus importante d'énergies dans le continent. Pour plus de précisions, le même responsable a fait savoir que l'Espagne et le Portugal qui disposent de capacités excédentaires en énergies renouvelables ne comprendraient pas qu'un pays européen aille s'approvisionner hors d'Europe et pourraient toujours invoquer l'article 9 de la directive RSE de la Commission européenne. De surcroît, M. Bouterfa, qui préside le comité maghrébin de l'électricité (Comelec), a indiqué que le groupe "Desertec industrial initiative" (DII) avait, il y a environ quatre ans, fait part de ses ambitions de promouvoir un avenir énergétique où les énergies renouvelables pourraient prendre une place très importante. En outre, le même responsable a affirmé que l'exportation des énergies renouvelables du Maghreb vers l'Europe était un objectif de long terme. D'autant plus que les résultats obtenus par des pays comme l'Espagne et le Portugal en matière de pénétration des renouvelables étaient satisfaisants.Toutefois, la crise économique en Europe s'est traduite par une contraction de la demande énergétique qui a entraîné une disponibilité plus importante d'énergies renouvelables dans le continent, a-t-il indiqué. Il a, en outre, appelé à la conclusion d'accords avec les pays de transit tels que l'Espagne ou l'Italie, affirmant que l'exportation des énergies renouvelables du Maghreb vers l'Europe est un objectif de long terme. Pour ce qui est de la coopération entre les sociétés maghrébines spécialisées, il a souligné que le Comelec qui regroupe les sociétés maghrébines chargées de la production, du transport et de la distribution de l'énergie électrique, œuvre à encourager la coopération entre différents pays du Maghreb, tant en matière d'expertise qu'en termes d'échanges d'électricité. Il a ajouté que le comité maghrébin de l'électricité qu'il préside a créé une commission dédiée aux énergies renouvelables pour ne pas rester en marge de la dynamique des énergies renouvelables. M. Bouterfa a, dans un autre sillage, indiqué qu'il était naturel pour le Comelec de suivre et d'échanger avec Medgrid (réseau trans Méditerranée de transport de l'électricité) les points de vues, afin de trouver les meilleures voies qui puissent booster la réalisation de liaisons électriques entre le nord et le sud de la Méditerranée, soulignant que le Comelec entretient également des relations avec "DII" avec qui il a été convenu d'établir une convention de partenariat. Au sujet de la relation entre Sonelgaz et DII, M. Bouterfa a rappelé qu'en décembre 2011, Sonelgaz avait signé une convention de coopération générale avec DII à l'effet de promouvoir les énergies renouvelables, tant en Algérie qu'à l'international et d'identifier "des projets concrets". Dans ce cadre, a été engagée l'étude d'un projet de référence pour l'exportation des énergies renouvelables de l'Algérie vers l'Europe, a-t-il indiqué, ajoutant que le projet vise une capacité de 1 000 MW, dont 100 MW sont destinés au marché local. Le P-DG a, également, indiqué que cette étude a démontré que le photovoltaïque et l'éolien étaient bien placés pour que soit envisagée une exportation d'électricité vers l'Europe en dépit de certaines difficultés qu'il y a lieu d'aplanir. Ces déclarations viennent appuyer les anciens propos de M. Bouterfa. En effet, ce dernier avait déclaré lors du point de presse animé à l'occasion de la présentation du bilan 2012 de son groupe, que " La directive "9" de l'UE amenuise les chances d'exportation de l'électricité solaire vers le marché européen puisque la nouvelle mesure n'autorise pas l'importation de cette énergie qu'en cas de déficit de production en Europe ". Egalement, le dirigeant de Sonelgaz avait précisé que cette mesure va fermer les débouchés à l'exportation pour l'initiative industrielle de Desertec (DII) qui devrait produire, à l'orée de 2050, la moitié des besoins en électricité du Proche-Orient, de l'Afrique du Nord et de l'Europe. Si on se fie aux déclarations, plutôt pessimistes, de M. Bouterfa, on se demande si le projet Desertec ne finira pas en eau de boudin !