"Nouvelles approches unifiées pour éliminer la faim en Afrique", est le thème major de la réunion de haut niveau qui se tient, depuis hier, à la capitale éthiopienne Addis-Abeba. Le Premier ministre algérien M. Abdelmalek Sellal a, lors de cette réunion, lancé un discours dans lequel il a appelé à lutter contre toute forme de marginalisation ou d'exclusion en matière d'accès à la nourriture et contre toutes les formes de gaspillage et de déperdition des ressources. Tout en rappelant le rôle de l'Algérie dans la lutte contre la faim. M. Sellal a déploré le fait que 1,3 milliard de tonnes de nourritures soient gaspillées chaque année, or plus de 20 000 enfants meurent chaque jour victimes de la faim. " Il faut lutter contre toute forme de marginalisation ou d'exclusion en matière d'accès à la nourriture et contre toutes les formes de gaspillage et de déperdition des ressources ", a-t-il soutenu. Le Premier ministre n'a pas manqué, lors de ce même discours, de rappeler que les efforts de l'Algérie " soient orientés vers son propre développement et sa sécurité alimentaire à travers sa politique de renouveau agricole et rural lancée en 2009, ou qu'ils se portent sur une mobilisation solidaire et active destinée à faire de "la faim zéro" sur le continent africain un objectif réaliste et réalisable. Le Premier ministre a affirmé que l'Algérie "ne cessera de conjuguer ses efforts avec ceux des autres pays du continent, fidèle à ses principes et soucieuse de promouvoir la paix, la sécurité et la prospérité en Afrique et dans le monde". Dans un autre sillage, le Premier ministre a plaidé pour la promotion des systèmes alimentaires africains durables qui seront mis au service de la sécurité alimentaire et de la nutrition. " La question qui se pose, aujourd'hui, est de savoir comment accélérer l'émergence de systèmes alimentaires durables, qui seront mis au service de la sécurité alimentaire et de la nutrition comme cela a été préconisé lors de la 38ème session de la conférence de la FAO (organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture " a insisté le Premier ministre. Dans le même ordre d'idées, M. Sellal a indiqué qu'il s'agissait pour les Africains de promouvoir des systèmes alimentaires, dont la durabilité passe par celle des systèmes de production, qui prennent en compte les capacités de reproduction, la sécurité hydrique, la protection de la diversité des ressources biologiques et les équilibres écologiques dans le continent africain. En outre, le Premier ministre a mis en exergue l'aide que pourraient apporter la FAO, les institutions spécialisées, l'institut Lula et d'autres acteurs concernés, dans le cadre d'une contribution pratique et efficace, pour permettre à l'Afrique d'aller vers "la croissance recherchée et vers une sécurité alimentaire et une nutrition construite sur une base durable". M. Sellal a, de surcroît, souligné l'importance de construire des systèmes de régulation "efficaces" aux niveaux national, régional et international pour être "en mesure d'atténuer les effets de la volatilité des prix et lutter efficacement contre le gaspillage de nourriture". Le Premier ministre a rappelé que les chefs d'Etat et de gouvernement africains avaient attiré l'attention, en 2003 à Maputo, sur ces stratégies répétées, mais surtout pour lancer le Programme détaillé de développement de l'agriculture africaine (PDDAA) et d'allouer au moins 10% de leurs budgets nationaux au développement agricole et rural. M. Sellal a indiqué que cette initiative a pour cadre de référence le NEPAD, "moyen approprié pour faire découvrir aux Africains les capacités et les forces dont ils disposent afin de leur permettre de jeter les bases d'un développement endogène et durable". Avant de poursuivre, "Depuis lors, de nombreux pays africains ont enregistré des avancées notables dans le combat pour le développement et contre les maux qui rongent notre continent". Le Premier ministre a déploré, d'autre part, le fait que le continent africain enregistre toujours le plus grand nombre de personnes affectées par la faim et la malnutrition, alors que 60% de ses terres arables ne sont pas cultivées. M. Sellal a démontré son optimisme en affirmant qu'"une ère de rénovation s'ouvre devant les Africains, riche de la promesse d'un continent qui pourra pourvoir à la nourriture de ses populations et concourir à celle de 9 milliards de personnes".