Le parti majoritaire au Cambodge a revendiqué, hier, la victoire aux législatives, anticipant les résultats officiels pour annoncer le maintien au pouvoir du Premier ministre Hun Sen, homme fort du pays depuis 1985. Nous pouvons dire que nous avons gagné les élections, a déclaré le porte-parole du Parti du peuple cambodgien (CPP) Khieu Kanharith, estimant que ce parti avait probablement obtenu 68 sièges et que 55 iraient à ses adversaires. Soulignant que de petites évolutions pourraient survenir d'ici à l'annonce officielle des résultats, il a toutefois affirmé que son parti serait vainqueur dans tous les cas de figure. Peu auparavant, l'opposition avait proclamé sa victoire, puis s'était piteusement rétractée, se contentant de remercier les Cambodgiens d'être allés voter, sans donner de résultats. S'ils étaient confirmés, ces chiffres constitueraient un bon score pour le Parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP). En 2008, le CPP d'Hun Sen avait en effet remporté 90 des 123 sièges. Il verrait donc son emprise sur le parlement s'affaiblir même s'il conserverait la majorité absolue. Environ 9,6 millions de personnes étaient appelées à voter dans 19 000 bureaux de vote. Une journée très vite marquée, comme pendant toute la campagne, par les accusations de tricheries visant le gouvernement. Après presque 30 ans au sommet du pouvoir, Hun Sen n'a même pas pris la peine de faire campagne. L'opposition voulait quant à elle croire en ses chances après le retour de son leader Sam Rainsy, qui vivait en exil en France depuis 2009 pour échapper à des condamnations qu'il juge politiques. Gracié par le roi, il est rentré il y a dix jours, sans obtenir l'autorisation de briguer un siège.