Les prix de l'or et de l'argent ont augmenté cette semaine, profitant de la faiblesse du dollar et de la perspective de voir la Chine devenir premier consommateur de métal jaune cette année. Or L'or a progressé cette semaine pour la quatrième semaine de suite, montant mercredi à un plus haut depuis le 20 juin, à 1348,65 dollars l'once. "Les prix de l'or ont augmenté grâce à un mouvement de couverture de positions à découvert déclenché par des commentaires de la Fed (Réserve fédérale américaine) plus apaisants que prévu la semaine dernière, un dollar plus faible et une détente des taux d'intérêts des bons du Trésor américain", ont résumé les analystes de Barclays. La dépréciation de la monnaie américaine rend plus attractif le métal jaune, traditionnellement considéré comme un bouclier contre l'érosion de la valeur monétaire. Pour les analystes d'Unicredit, la progression de l'or ces dernières semaines "suggère que les investisseurs reviennent sur le marché" du métal jaune, et ce d'autant plus que le rythme de sortie des ETF, ces fonds cotés sur des stocks physiques d'or, s'est "considérablement ralenti". La demande physique semble aussi s'améliorer si l'on en croit le Conseil mondial de l'or (WGC). Cette organisation financée par les producteurs d'or s'attend à ce que la demande chinoise d'or dépasse la demande indienne cette année, la première s'établissant autour de 950 à 1 000 tonnes d'or et la seconde tombant à 850 tonnes. "Cela ferait de la Chine le premier consommateur mondial d'or devant l'Inde, qui deviendrait le numéro deux pour la première fois sur un an", a relevé Andrey Kryuchenkov, chez VTB Capital. En Inde, la banque centrale a annoncé lundi soir de nouvelles restrictions sur les importations d'or pour tenter de contenir le déficit des comptes courants du pays. Début juin, le gouvernement indien avait déjà relevé les droits de douanes sur l'or, les passants de 6% à 8%. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à la semaine 1 331 dollars au fixing du soir, contre 1 295,75 dollars la semaine précédente.
Argent Dans le sillage de l'or, auquel il constitue une alternative bon marché, l'argent est reparti à la hausse cette semaine. Le métal blanc a atteint mardi son plus haut niveau depuis le 20 juin, à 20,62 dollars. L'once d'argent a terminé la semaine à 20,02 dollars, contre 19,42 dollars sept jours auparavant.
Platine/Palladium Les métaux platinoïdes, qui sont principalement utilisés dans l'industrie automobile pour la construction de pots catalytiques, ont terminé la semaine presque stable après avoir atteint en début de semaine des plus hauts depuis plus d'un mois. Le palladium et le platine ont respectivement marqué lundi et mercredi leur plus haut depuis le 13 juin, à 753,90 dollars l'once pour le premier et 1 463,65 dollars l'once pour le second. "Le groupe des métaux platinoïdes est susceptible de progresser à la lumière des négociations salariales biennales en Afrique du Sud", pays à l'origine de 70% de l'offre mondiale de platine et d'un tiers de celle de palladium, a estimé Sudakshina Unnikrishnan, analyste chez Barclays. Les augmentations de salaires sont traditionnellement discutées pendant l'hiver austral en Afrique du Sud, aussi appelé "saison des grèves" car les travailleurs n'hésitent pas à cesser le travail pour faire avancer leurs revendications. En fin de semaine, les prix des métaux platinoïdes ont été légèrement affectés par l'annonce de la plus forte contraction de la production manufacturière en Chine depuis onze mois, un mouvement de nature à faire craindre une de la demande du géant asiatique, ont relevé des analystes. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé la semaine à 1 428 dollars, contre 1 422 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a fini à 731 dollars, contre 743 dollars la semaine précédente.
Le ralentissement chinois fait chuter les prix des métaux de base Les prix des métaux de base échangés au London Metal Exchange (LME) ont terminé en baisse vendredi, à l'exception du plomb, en raison des inquiétudes sur la croissance chinoise, après avoir pourtant bien débuté la semaine. "Les métaux de base ont bien commencé la semaine, tout comme les métaux précieux", grâce à la libéralisation des taux d'emprunt à un an en Chine, où les établissements financiers vont désormais pouvoir fixer les leurs, ont observé les analystes de Commerzbank. "Théoriquement, cela veut dire que les banques commerciales pourront prêter de l'argent à des taux plus faibles, ce qui relancerait l'économie et donc la demande de métaux", a-t-on argumenté chez Commerzbank. La Chine est le premier consommateur mondial de métaux industriels, représentant plus que la demande conjuguée des Etats-Unis, de l'Europe et du Japon. Mais les métaux de base ont fléchi à partir de mercredi, affectés par l'annonce ce jour-là d'un nouveau recul la production manufacturière en Chine. Selon l'indice PMI des directeurs d'achat provisoire publié par HSBC, la Chine a enregistré en juillet la plus forte contraction de sa production manufacturière depuis onze mois, à 47,7 points contre 48,2 en juin. "Cela pointe l'accentuation du refroidissement de l'économie chinoise, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur la demande de métaux", en ont déduit les analystes de Commerzbank. Enfin, le ministère chinois de l'Industrie a ordonné à quelque 1 300 entreprises de fermer leurs unités de production les plus anciennes d'ici à septembre et d'éliminer leurs capacités de production excédentaires d'ici à la fin de l'année, a annoncé vendredi la presse officielle. Parmi les industries concernées se trouvent celles de l'aluminium et du cuivre, les deux principaux métaux échangés sur le LME. Les métaux industriels ont ainsi semblé "ignorer les bonnes statistiques macro-économiques provenant des Etats-Unis et du Japon et la relative stabilisation de la zone euro pour se focaliser sur la décélération de l'économie chinoise", a conclu vendredi Edward Meir, chez INTL FCStone. Contrairement aux autres métaux, le plomb a terminé la semaine en hausse, l'offre du métal grisâtre ne parvenant pas à combler la demande. "Le marché mondial du plomb a été en déficit en mai pour le quatrième mois consécutif", ont rapporté les analystes de Commerzbank, citant les chiffres du Groupe international d'études sur le plomb et le zinc (ILZSG). Sur les cinq premiers mois de l'année, le déficit se monte à 37 000 tonnes, principalement à cause d'une forte augmentation de la demande chinoise et américaine. A la même période en 2012, le marché du plomb était excédentaire, toujours selon les données de l'ILZSG. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait cette semaine à 6 873 dollars la tonne, contre 6 941 dollars la semaine précédente. L'aluminium valait 1 802,50 dollars la tonne, contre 1 818 dollars. Le plomb valait 2 059 dollars la tonne, contre 2 047,75 dollars. L'étain valait 19 302 dollars la tonne, contre 19 624 dollars. Le nickel valait 13 900 dollars la tonne, contre 14 070 dollars. Le zinc valait 1 862 dollars la tonne, contre 1 865 dollars.