Les prix de l'or et de l'argent ont évolué de façon irrégulière cette semaine, la faiblesse du dollar ayant tout juste permis de compenser l'effet baissier de l'affaiblissement de la demande de métal jaune. Or Cette semaine, l'or a eu du mal à se rétablir après une chute de plus de 2% vendredi dernier provoquée par la publication de données encourageantes sur le marché de l'emploi américain. Cette embellie a incité les opérateurs à anticiper un ralentissement des mesures d'aides de la Réserve fédérale américaine (Fed). Or, celles-ci ont pour effet de diluer la valeur du dollar, poussant les investisseurs vers des actifs considérés comme un refuge contre l'inflation, tel que l'or. Le métal jaune a repris un peu d'éclat mercredi et jeudi grâce à un accès de faiblesse du dollar, mais son sursaut a été limité par l'effet des mesures instaurées contre l'entrée du métal jaune en Inde, le premier consommateur mondial d'or. S'inquiétant d'un déficit commercial croissant, le gouvernement indien a relevé la semaine dernière les droits de douanes sur l'or de 6% à 8% tandis que la Banque centrale indienne a demandé aux banques de ne pas encourager l'achat d'or chez leurs clients. Ces mesures "commencent à porter leurs fruits", ont souligné les analystes de Commerzbank, le ministère indien des Finances ayant annoncé cette semaine un fort ralentissement des importations d'or entre fin mai et début juin. L'or reste par ailleurs "sous pression alors que les investisseurs continuent de se désengager des principaux ETF (Exchange-traded funds, des fonds d'investissement adossés à des stocks physiques d'or, ndlr)", ont relevé les experts de Saxo Banque. Ces fonds connaissent des retraits massifs depuis quelques mois et surtout depuis les 13 et 15 avril, séances durant lesquelles l'or s'est effondré de plus de 200 dollars. Le plus gros de ces fonds, le SPDR Gold Trust, a ainsi vu ses participations tomber à un plus bas depuis plus de quatre ans cette semaine, à 1 003,53 tonnes d'or. Toutefois, la publication de la détérioration du moral des ménages américains en juin a provoqué un accès de faiblesse du billet vert et a revigoré l'or, vendredi en fin d'échanges européens. Enfin, "la semaine prochaine s'annonce tendue" pour l'or, dans l'attente des conclusions du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine prévues mercredi à 17H30 GMT, a-t-on prévenu chez Saxo Banque. Le moindre signe d'un retrait progressif des mesures d'aide de la Fed pourrait éloigner les craintes, déjà faibles, d'un regain de l'inflation et donc peser encore plus sur le métal jaune. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé la semaine à 1 391,25 dollars au fixing du soir, contre 1 386,00 dollars la semaine précédente. Argent Dans le sillage de l'or, auquel il constitue une alternative bon marché, l'argent a évolué de façon erratique, sans réussir à se remettre complètement de sa chute de vendredi dernier. L'once d'argent a terminé la semaine à 21,69 dollars, contre 22,60 dollars sept jours auparavant. Platine/Palladium Les métaux platinoïdes, qui sont principalement utilisés dans l'industrie automobile pour la construction de pots catalytiques, ont chuté cette semaine, le platine tombant même à un plus bas depuis un mois jeudi (1 445,35 dollars l'once). "Le groupe des métaux platinoïdes ont souffert de grosses pertes", a noté Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital, un recul s'expliquant selon lui par un apaisement des tensions sociales dans les mines en Afrique du Sud, d'où sort 70% de l'offre mondiale de platine. Un regain des tensions en toute fin de semaine pourrait toutefois changer la tendance: plusieurs milliers de mineurs sud-africains ont cessé le travail vendredi, organisant un sit-in au fond d'une mine exploitée par le groupe Anglo American Platinum (Amplats) près de Rustenburg, pour protester contre la suspension de quatre leaders syndicaux. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé la semaine à 1 448 dollars, contre 1 505 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a fini à 728 dollars, contre 754 dollars la semaine précédente.
Recul généralisé des prix des métaux de base Les prix des métaux industriels échangés au London Metal Exchange (LME) ont tous reculé cette semaine, affectés par les mauvaises statistiques chinoises du weekend puis par la chute des marchés asiatiques en milieu de semaine. Tout comme l'or, les métaux de base avaient trébuché en fin de semaine dernière, suite à la publication du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis, faisant craindre un ralentissement des mesures d'aide de la Réserve fédérale américaine (Fed). Car ce soutien, qui prend la forme d'injections massives de liquidités dans le système financier américain, dilue la valeur du billet vert, incitant les investisseurs munis d'autres devises à acheter des actifs libellés en dollars, comme les métaux industriels. Les statistiques chinoises dévoilées aux cours du week-end ont ensuite eu raison des métaux déjà fragilisés. "Le cuivre, par exemple, a plongé à son plus bas en trois semaine (lundi), sans aucun doute à cause des données économiques chinoises", ont estimé les experts de Commerzbank. Selon le Bureau national des statistiques (BNS) chinois, la hausse de la production industrielle s'est établie en mai à 9,2% sur un an, contre 9,3% en avril, signe du ralentissement de la croissance de la deuxième économie mondiale. "La Chine représentant 45% de la consommation mondiale de métaux industriels, cette baisse de la croissance potentielle au même moment où l'offre augmente suggère que les prix (des métaux) vont rester sous pression", ont expliqué les analystes de Barclays. Les prix des métaux ont également été affectés par la dégringolade des marchés asiatiques, qui ont terminé en très forte baisse mercredi. "L'actuel pessimisme des marchés financiers, notamment mis en évidence par la forte appréciation du yen et la faiblesse des bourses, pèse sur les matières premières", ont remarqué les analystes de Commerzbank. Le CUIVRE, baromètre du marché, a atteint, jeudi en cours de séance, son minimum depuis début mai, à 7 011,25 dollars la tonne, sous le coup de l'affaiblissement de la demande chinoise. "La Chine a importé seulement 359 000 tonnes de cuivre en mai", soit une baisse de 15% en rythme annuel, ont souligné les experts de Commerzbank. L'interruption de la production de la mine géante de Gasberg en Indonésie (environ 4% de l'offre mondiale de métal rouge), fermée en raison d'une enquête sur un accident qui a causé la mort de 28 mineurs mi-mai, ne parvenait pas à soutenir les cours. Pour les analystes de Barclays, c'est la production record de cuivre attendue cette année qui est responsable de la faiblesse des cours. "Nous continuons de penser que les prix du cuivre vont baisser cette année, notamment au quatrième trimestre, à mesure que l'excédent augmente", ont-ils indiqué. Le NICKEL a marqué son plus bas depuis quatre ans vendredi en séance, à 14 052 dollars la tonne. "Le rétablissement des prix observé au début du mois a finalement été temporaire", ont souligné les analystes de Commerzbank. "Le marché mondial du nickel est indéniablement en excédent à cause de nombreux nouveaux projets d'extraction et malgré une demande robuste de l'industrie productrice d'acier inoxydable", ont-ils poursuivi. Environ deux tiers de la production de ce métal blanc argenté est utilisé pour la fabrication d'acier inoxydable. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait cette semaine à 7 089 dollars la tonne, contre 7 245 dollars la semaine précédente. L'aluminium valait 1 858 dollars la tonne, contre 1 953 dollars. Le plomb valait 2 110 dollars la tonne, contre 2 168,50 dollars. L'étain valait 20 240 dollars la tonne, contre 21 000 dollars. Le nickel valait 14 318 dollars la tonne, contre 15 050 dollars. Le zinc valait 1 858 dollars la tonne, contre 1 908,25 dollars.