La rentrée scolaire et universitaire pour l'année 2007/2008 n'a pas eu lieu sans être accompagnée de remous. Pour cause, la colère qui s'est emparée des personnels tant de l'éducation nationale que de l'université qui haussent de plus en plus le ton, est motivée par la non satisfaction des fonctionnaires des deux secteurs par les termes de la nouvelle grille salariale que le gouvernement vient de concevoir. En conséquence, les syndicats autonomes englobant les différents cycles ont commencé à hausser le ton de plus en plus depuis la rentrée des classes et n'écartent pas l'éventualité d'opter pour une voie beaucoup plus radicale pour faire aboutir leurs revendications. Pour ce qui est de la communauté universitaire, l'on se souvient qu'il y a un mois, les enseignants, représentés par le Cnes, (conseil national des enseignants du supérieur), se sont réjouis des résultats de la réunion qu'ils ont tenue avec les responsables du ministère de tutelle ayant eu pour ordre du jour le débat sur le nouveau statut particulier de l'enseignant universitaire. A ce moment, le CNES et l'ensemble de la communauté universitaire ont laissé entendre que les augmentations de salaires pour ce secteur seront définies dans l'emprise dudit statut. Mais, dès que le gouvernement a fait part de la nouvelle grille de salaires pour l'ensemble des personnels de la Fonction publique, le CNES n'a pas tardé à monter au créneau pour exiger un traitement à part de la question salariale au niveau de l'université. En réaction à cette attitude, le chef du gouvernement a tenté maintes fois de rassurer la communauté universitaire en affirmant qu'à l'ombre de cette nouvelle grille, l'enseignant universitaire sera singulièrement favorisé. Pour mieux illustrer ces augmentations considérables, des sources au sein du département de Rachid Harraoubia ont même laissé entendre qu'à la mise en application de la nouvelle grille, certaines catégories d'enseignants du supérieur auront des augmentations qui atteindront les 50% de leurs salaires actuels. Mais cela, a été loin de calmer la tension dans le secteur de l'enseignement supérieur. Le directeur de la Fonction publique, de son côté, n'est pas resté muet face à la surenchère qui s'accentue au sein de la communauté universitaire. A cet égard, lors de sa dernière sortie médiatique, il a qualifié les protestataires carrément de "perturbateurs agitateurs". Et cela n'a pas manqué de faire monté d'un cran le courroux des enseignants. A l'heure actuelle, les enseignants universitaires craignent à ce que les augmentations promises dans le cadre de la nouvelle grille ne fassent l'effet de boule de neige. Même atmosphère plane actuellement parmi les personnels de l'éducation nationale. En conséquence, les syndicats autonomes du secteur, au nombre du six, qui viennent de relancer la coordination intersyndicale qu'ils ont mise sur pied l'année dernière, et ce, dans la perspective de mener une action commune le 6 octobre prochain pour protester contre la nouvelle grille salariale. Les travailleurs de l'éducation nationale croient à l'unanimité que les augmentations promises sont "insignifiantes" lorsque l'on tient compte des nouveaux échelons qui y sont définis.