S'exprimant lors d'une réunion avec les représentants de la société civile de Naâma au début du mois en cours, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait annoncé que la prochaine tripartite, prévue fin septembre pour l'examen de l'investissement, traitera aussi de la question des crédits. M. Sellal a assuré que le gouvernement soutenait les gestionnaires dans ce domaine, notamment à travers la dépénalisation de l'acte de gestion. Et pas plus tard qu'avant-hier, le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Reda Hamiani, a indiqué que les organisations patronales algériennes présenteront lors de la prochaine rencontre de la tripartite "deux documents bien distincts", l'un sur la politique économique générale du gouvernement et l'autre sur les difficultés que rencontrent les chefs d'entreprises. D'ailleurs, la prochaine réunion de concertation autour de ces deux documents se tiendra la semaine prochaine et regroupera les experts des organisations patronales, a dit M. Hamiani. Expliquant la démarche, en marge d'une réunion de concertation regroupant les différentes organisations patronales. M. Hamiani, précise que le premier document porte sur "la doctrine et politique générale du gouvernement". Il s'articule autour de propositions formulées par le patronat. Les éléments contenus dans ce premier document portent ainsi sur "la précision de la vision économique du gouvernement, la politique industrielle et la dynamisation du secteur industriel, le rôle de l'Etat et la place du secteur privé algérien", précise le patron du FCE. L'idée directrice est que ces éléments représentent "la contribution du patronat algérien pour la définition d'une nouvelle politique de relance de la croissance". Quant au deuxième document contenu dans le projet de plate-forme de recommandations à formuler par les organisations patronales, il sera, quant à lui, "plus opérationnel et comprend notamment des exposés sur le climat des affaires, le poids de la bureaucratie, le marché informel, le financement de l'économie et la diminution des importations", toujours selon M. Hamiani. De plus, le patronat compte soumettre lors de cette tripartite programmée pour la dernière semaine du mois en cours, des mesures destinées à "représenter des solutions à toutes les difficultés et entraves que rencontrent les chefs d'entreprises algériennes dans la conjoncture actuelle". Des observateurs estiment que la proposition émise il y a une semaine par l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) va demander au gouvernement consistant à réintroduire l'autorisation d'importation pour encourager la production nationale et réduire le recours excessif aux importations, pourrait bien figurer dans les discussions de la tripartie. En effet, il y a une semaine, le SG de l'UGTA, M. Sidi Said avait annoncé que "l'UGTA va demander la réintroduction de l'autorisation d'importation" pour protéger le marché national comme c'est la règle "au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), l'Union européenne (UE) et de la Zone arabe de libre-échange (ZALE)". A noter que le secrétaire général de la centrale syndicale n'a pas précisé si l'UGTA allait soumettre sa proposition lors de la prochaine tripartite ou non. "Nous avons l'obligation de protéger notre économie et la volonté politique de l'Etat ainsi que des partenaires sociaux et des consommateurs existe et il ne reste plus qu'à trouver les mécanismes pour sa concrétisation", a souligné M. Sidi Saïd. D'autre part, il a bien tenu à préciser qu'"Il faut remettre l'édifice industriel public et privé en route car ces deux secteurs sont complémentaires", a-t-il encore dit, ajoutant que "l'élément fondamental" de la prochaine tripartite "prévue lors de la dernière décade de septembre sera celui de la réhabilitation de la production nationale". "Le facteur déterminant est l'accompagnement de l'économie nationale en créant des synergies entre les entreprises publiques et privées", a-t-il indiqué tout en soulignant que "les organisations patronales et l'UGTA doivent aller vers la réhabilitation de l'industrie nationale afin d'atteindre l'autonomie et l'indépendance de notre économie". Enfin et pas plus tard qu'avant-hier, le Premier ministre, M. Abdelmalek sellal avait bien affirmé que la réunion de la Tripartie, d'ordre "économique", sera dédiée essentiellement à "l'investissement et au développement industriel du pays".