2013 a sonné le réveil du volcan "Sahara". En effet, depuis le début de l'année, le Sud algérien est en ébullition. Crise sur crise, le vent du Sud se réveille menaçant la stabilité de la région et de tout le pays. Tout a commencé au début de l'année en cours à Ouargla. Les chômeurs de la ville se révoltent. Un mouvement de protestation qui avait déjà éclaté en 2011, quelques mois après les révoltes arabes, mais qui a réussi à être éteint par les autorités. Mais voilà que la fin de l'année 2013 s'approche, et le mouvement réapparaît! Ainsi, l'équation du Sud semble de plus en plus insoluble. Le gouvernement a-t-il épuisé toutes les solutions? Les chômeurs du Sud reviennent à la charge. En effet, des groupes de jeunes chômeurs ont observé hier des sit-in de protestation, dans des wilayas du Sud, pour soulever des revendications liées notamment à l'emploi, avant de se disperser dans le calme, ont constaté des journalistes. Les protestataires ayant pris part à ces rassemblements, tenus à Ouargla, Laghouat, Ghardaia, Tamanrasset et El-Oued, en réponse à l'appel lancé par le comité national de défense des droits de chômeurs (CNDDC- non-agréé), ont scandé des slogans d'ordre " strictement socioprofessionnels " réclamant des emplois et appelant, à ce titre, les pouvoirs publics à répondre favorablement aux demandes en matière d'emploi dans les régions du Sud. Ils ont également appelé à lutter contre "la marginalisation et l'exclusion " et à " la justice sociale ", avant de lever leurs sit-in et de se disperser dans le calme. Dans la wilaya d'Ouargla, quelques dizaines de jeunes chômeurs, affiliés au CNDDC, ont pris part à ce rassemblement sur l'esplanade jouxtant le siège de la commune du chef-lieu de wilaya. Le coordinateur du CNDDC, Tahar Belabbes, a situé ce mouvement " pacifique " dans un cadre purement revendicatif de postes d'emploi au profit des jeunes chômeurs, "loin de toutes autres visées", soulignant, toutefois, un possible élargissement de la contestation en cas de non-satisfaction par les pouvoirs publics des revendications formulées par les jeunes chômeurs. Une quarantaine de jeunes chômeurs de la wilaya de Laghouat ont observé le même jour un sit-in de protestation au quartier El Mâamoura, au chef-lieu de wilaya, pour réclamer de l'emploi, le logement et le développement local. " Non à la Hogra (injustice) et à la marginalisation, pour la liberté, l'emploi et la justice sociale ", sont autant de slogans scandés par les protestataires dans cette wilaya. Le bureau de Laghouat de l'association nationale pour la défense du droit et de la promotion de l'emploi s'était la veille départi de ce mouvement de protestation, s'interrogeant sur les " visées inavouées " de cet appel à la protestation visant, a-t-il dit, " l'exploitation des jeunes dans des objectifs politiciens ". Le bureau de wilaya de cette association a, dans un communiqué, appelé les autorités locales à "ouvrir le dialogue avec lui pour prendre en charge les préoccupations des jeunes ". Dans la wilaya de Tamanrasset, une vingtaine de jeunes se sont regroupés à l'esplanade Ilmen au chef-lieu de wilaya, lançant des appels à la lutte contre le chômage, et brandissant des banderoles sur lesquelles était écrit " les jeunes veulent l 'application de la loi" et "non à la corruption et le népotisme ". A El-Oued, ce sont une vingtaine de jeunes qui ont répondu à l'appel du CNDDC en observant un sit-in de protestation afin de réclamer une amélioration des conditions de vie des jeunes de la région. Les protestataires ont observé un sit-in de plus de deux heures sur la placette jouxtant l'ancienne Maison de la culture d'El Oued, scandant des slogans et brandissant des banderoles appelant au recrutement des jeunes au niveau des entreprises pétrolières. Dans la wilaya de Ghardaïa, un petit groupe de jeunes sans emploi s'est rassemblé samedi devant le perron du siège de la commune de Ghardaïa, pour soulever des revendications exclusivement " socioprofessionnelles ". " L'emploi et le logement sont un droit reconnu par la Constitution ", " justice sociale égalité des chances devant l'emploi et le développement ", tels sont les slogans de ce groupe d'une trentaine de jeunes arborant des banderoles et reprenant des slogans émis par les organisateurs à travers un mégaphone et liés notamment à l'emploi, le développement global, le logement et l'agriculture. Aucun mouvement de protestation du genre n'a été signalé dans les autres wilayas du Sud. Quant à la wilaya d'Alger, la marche n'a pas eu lieu. Un dispositif sécuritaire important a été mis en place. Il faut dire que la mobilisation cette fois-ci était "timide", toutefois, le CNDDC semble ne pas vouloir baisser les bras, il tiendra prochainement une réunion d'évaluation avant de " décider d'organiser une nouvelle action ", a affirmé Tahar Belabès.