Le développement des économies de l'innovation est plus que jamais en période de crise, une course à la compétitivité engagée par quasiment tous les pays, dans le but de créer de la valeur ajoutée et de générer des emplois à long terme. L'essor d'activités industrielles d'avenir dans des domaines d'excellence, le pari sur l'entrepreneuriat et la création de futurs champions économiques, l'attraction d'investissements étrangers sur des activités haut de gamme, l'insertion dans les flux mondiaux d'échanges de connaissance par la promotion de technopôles et de vitrines d'innovation sont autant de priorités de développement pour tous, et pour les pays MED notamment. Pourtant, face à ces enjeux, un décrochage des pays du bassin méditerranéen se dessine à plusieurs niveaux : problèmes de masse critique des investissements et équipements, manque de visibilité internationale, faibles performances de la valorisation de la recherche et difficulté à mettre en place des partenariats public-privé. Afin d'y remédier à ces carences, plusieurs évènements sont organisés fréquemment en Algérie. Dans ce sens, la 2ème édition de la "e-Foire et la production scientifique" ainsi que le "salon de l'Innovation" a été inauguré, hier, à l'université des Sciences et de la Technologie Houari-Boumediene (USTHB) à Alger. Ce double évènement, ouvert au grand public, est dédié au "renforcement du système national de la recherche scientifique et du développement technologique", a indiqué jeudi la Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologiques dans un communiqué. Cette manifestation scientifique vise "le soutien et la promotion du système national de documentation en ligne, déjà mis en place, et qui constitue un outil précieux et indispensable à la promotion de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique dans notre pays", précise la même source. Les chercheurs, enseignants-chercheurs et étudiants (post-graduation, graduation) "peuvent désormais effectuer leurs travaux de recherche bibliographiques en ligne 7j/7j et 24h/24h", a-t-on relevé. La "e-foire" réunit des exposants, des utilisateurs et des décideurs dans un domaine où "des changements profonds sont en train de s'opérer. Il s'agit de la dématérialisation de la documentation scientifique et technique qui prend de plus en plus d'ampleur". Par ailleurs, le "salon de l'innovation", organisé par l'Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et du développement technologique (ANVREDET), constitue "une interface animée par des porteurs de projets issus de différents horizons". L'organisation de ce salon vise à "promouvoir la recherche et le développement, l'innovation et le transfert de technologie, en réponse à des priorités et besoins nationaux, en plus du fait qu'il sera l'occasion de faire découvrir le potentiel aussi bien de la recherche universitaire que celui des inventeurs indépendants", note le communiqué. Parallèlement au salon de l'innovation, l'ANVREDET organise, depuis hier au 30 septembre 2013, un concours national "e-start-up marathon" qui vise la création d'entreprises technologiques dans le domaine des métiers du web. Le concours sera sanctionné par l'attribution de prix aux trois premiers lauréats. D'une manière générale, il existe un manque significatif de moyens (chercheurs, équipements) et une faible efficacité des systèmes d'innovation en Algérie, que ce soit en termes de vision stratégique, d'excellence de la recherche, de visibilité internationale, de valorisation des publications et des brevets, ou d'environnement de l'innovation. L'Algérie affiche de piètres performances en termes de qualité des institutions de recherches et par conséquent de production scientifique. Ces résultats peu encourageants sont aggravés par le phénomène de fuite de cerveaux.