Une enquête réalisée par l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi), a révélé que plus de 32 000 projets d'investissements, dont 410 étrangers ont été réalisés en Algérie entre 2002 et 2012 pour un montant global de 2.547 milliards de DA (31,8 milliards de dollars au taux actuel). Selon toujours les résultats de l'enquête, ces 32.004 projets réalisés, soit 91% de l'ensemble des projets déclarés (35.177 projets), ont généré 300 000 emplois directs. D'après le directeur général de l'Andi, Abdelkrim Mansouri, les investissements réalisés durant cette décennie ont connu " une évolution substantielle ". Il a, également, ajouté que le contexte économique international " nous impose d'aller vers une diversification soutenue des investissements tant locaux qu'internationaux pour pouvoir relever les défis ". La même source a précisé que sur l'ensemble des projets déclarés, 2.580 projets n'ont pas été entamés, soit 7% du total, et 593 projets ont été abandonnés, soit seulement 2% des projets déclarés (35.177). Concernant les investissements étrangers, l'enquête a indiqué que les 410 projets réalisés pour un montant de 803 milliards de DA (environ 10,85 milliards de dollars), soit le tiers des investissements réalisés, ont généré 42.959 emplois, soit 14% du nombre global des postes créés. Il est tout de même important de signaler que les investisseurs étrangers sont attirés, essentiellement, par le secteur de l'industrie, c'est ce que la même enquête a relevé en précisant que les projets d'investissement étrangers réalisés dans ce secteur ont représenté 56% de l'ensemble des secteurs d'activité, 74% de la valeur financière et 57% des emplois générés. C'est ce qu'a commenté le même responsable en disant que " ces chiffres montrent l'intérêt que portent les investisseurs étrangers pour le secteur industriel, à forte valeur ajoutée et rentable sur le court terme au détriment d'autres secteurs où le retour sur l'investissement risque de prendre des années, notamment dans le tourisme, la santé ou encore l'agriculture où les projets se comptent à l'unité ". Les investissements réalisés en 2002 n'ont pas dépassé le 1% (443 projets), alors que leur taux a atteint les 22% (7 013 projets) en 2009 avant d'enregistrer une baisse durant deux années consécutives, en 2010 et 2011, à 11% (+3 600 projets). En 2012, le taux des investissements réalisés était seulement de 6%, soit 1.880 projets. Les nouvelles créations ont représenté 59% des projets réalisés, 65% en termes de valeur et 59 % en termes d'emplois générés. Le choix d'encourager le partenariat entres les secteurs public et privé nationaux " semble être une formule intéressante pour les deux parties ", a estimé encore le premier responsable de l'Andi.
Prédominance du secteur privé L'enquête a souligné une très forte prépondérance du secteur privé avec 31 638 projets réalisés durant la période 2002 à 2012, soit 99% du total, pour une valeur de 1 378 milliard de DA et générant 264 964 emplois. En revanche, le secteur public n'a réalisé que 328 grands projets pour une valeur de 777 milliards de DA alors que le secteur mixte (public-privé) a réalisé 38 projets pour 391 milliards de DA.
Nombre d'emplois créés C'est également le secteur privé qui triomphe sur le public avec 264.964 emplois (89%) face à 31 024 emplois (10%) par le secteur public, alors que le secteur mixte a généré 3 127 postes d'emploi, soit 1%. Le classement des investissements réalisés durant la dernière décennie montre la quasi dominance du secteur de l'industrie sur tous les plans (nombre de projets, montants et emplois) avec respectivement 11%, 62% et 35%, suivi du secteur des BTPH avec 18%, 9% et 34%, et enfin les services avec 9%, 13% et 12%, selon les résultats de l'enquête. Par filières, les industries agroalimentaires occupent la tête du classement suivies de la chimie et plastique, des industries du bois et papier, des industries textiles puis par les cuirs et peaux et enfin des matériaux de construction et verre. 67% des projets d'investissement réalisés sur le territoire national sont concentrés dans la région du Nord du pays (nord centre, nord-est et nord-ouest). Les autres régions, à savoir les Hauts-Plateaux-est et le Sud-est n'ont capté que 11% pour chaque région. Les régions des Hauts-Plateaux-centre et des Hauts-Plateaux-ouest et du Sud-ouest ont attiré un taux de 3% et 4% pour chaque région en termes de projets réalisés, alors que la région du Grand sud a enregistré moins de 1%. L'enquête a souligné que les investissements de moins de 10 millions de DA occupent la première place avec 65% en terme de nombre de projets réalisés et seulement 3% en termes de valeur. La prépondérance des TPE (toute petite entreprise) et l'émergence des PME caractérisent les investissements réalisés durant ces dix dernières années, selon les résultats de cette enquête. Plus de 50% des investissements réalisés sont de grands projets Toutefois, de grands projets par leur poids financier, ont été réalisés durant cette période (2002-2012) dans la mesure où les projets dont le montant dépasse 1,5 milliard de DA ont représenté 62% du total. Les investissements déclarés ont plus que doublé durant le premier semestre 2013, pour atteindre 856,7 milliards de DA (11,2 milliards de dollars) contre 411,6 milliards de DA à la même période en 2012, en hausse de 108%. Les investissements déclarés durant le seul 1er semestre 2013 représentent plus du tiers des investissements réalisés en Algérie en 10 ans, selon les chiffres de l'ANDI. Cette performance est due essentiellement à l'amélioration du climat des affaires suite aux différentes mesures d'incitation et d'encouragement à l'investissement prises par les pouvoirs publics, notamment dans les régions des Hauts-Plateaux et du Sud. Le projet de loi de finances actuellement en débat au Parlement, vise l'encouragement et l'encadrement de l'investissement. Le projet de loi prévoit, ainsi, la suppression des dispositions spécifiques relatives aux modalités d'octroi des avantages pour les projets d'investissement dont le montant est supérieur à 500 millions de DA et inférieur à 1,5 milliard de DA et un allégement des procédures d'agrément en faveur des projets d'investissement étrangers directs ou en partenariat avec des capitaux étrangers. L'encouragement des investissements étrangers qui contribuent au transfert du savoir-faire ou qui produisent des biens avec un taux d'intégration supérieur à 60% figure également parmi les mesures de ce projet de loi.