La misère sociale et les conditions aléatoires et vulnérables demeurent des situations qui entravent et bloquent en permanence le développement de la citoyenneté en Algérie. En effet, la citoyenneté représente un long processus historique. Elle s'est construite socialement et constituée politiquement après avoir accouché d'un sentiment et d'une conscience collective d'avoir des droits. Ces droits se sont multipliés aux niveaux social et économique. Aujourd'hui, ces droits sont devenus un fondamental incontournable pour booster et vivre réellement la citoyenneté participative. A partir de cette conviction, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, a rappelé dimanche soir à El Tarf les mesures d'urgence prises par les pouvoirs publics pour permettre au citoyen d'exercer pleinement sa citoyenneté dans le respect de ses droits et de ses devoirs. S'exprimant à l'occasion de l'installation de Mohamed Lebka dans ses fonctions de wali d'El Tarf, le ministre d'Etat a longuement rappelé, également, les mesures prises pour impliquer le citoyen dans les décisions qui le concernent, estimant qu'il s'agit là " d'un droit constitutionnel que l'administration se doit de respecter et de concrétiser pour éviter les sources de mécontentement". Rappelant le rôle et missions de ceux qui ont la charge d'améliorer le quotidien des citoyens, le ministre a mis l'accent, tout au long de son intervention, sur l'importance "d'accorder au citoyen un service public de qualité en améliorant l'accueil et l'écoute, en allégeant les documents administratifs et en opérant des contrôles inopinés afin d'évaluer le travail fourni au quotidien". "Plus de 30 % des documents exigés aux citoyens ne sont pas indispensables, voire sont inutiles", a-t-il souligné, avant de s'attarder sur les problèmes liés à la dégradation du cadre de vie, exhortant responsables et citoyens à participer "'ensemble" à l'éradication des facteurs de pollution qui portent préjudice à la ville et à œuvrer pour ''l'embellissement et la préservation du cadre de vie". Tayeb Belaiïz a également insisté sur l'importance d'une formation de qualité des cadres en charge du fonctionnement de l'administration. La citoyenneté est devenue une affaire publique, celle de toute la société. Elle est demandée plus que jamais, parce quelle représente désormais le moyen et le levier inéluctable qui peuvent encourager et motiver les membres de la société à travailler et à progresser pour produire leur propre modernité économique et politique. Toutefois, il faut dire que la question de la citoyenneté algérienne dépend des choix idéologiques et politiques d'une classe dirigeante qui n'a pas arrêté depuis le temps de glorifier un esprit communautaire figé et stéréotypé qui va dans le sens contraire de celui du sociétaire.