Le cours du pétrole coté à New York a terminé en hausse avant-hier, profitant d'un nouveau bon chiffre sur l'économie américaine dans un marché calme et attendant la diffusion vendredi de chiffres sur les réserves d'or noir aux Etats-Unis. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février s'est adjugé 33 cents pour s'établir à 99,55 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 111,98 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 8 cents par rapport à la clôture de mardi. Les volumes d'échanges sont restés limités dans la mesure où la place financière londonienne était toujours en congé jeudi au lendemain de Noël. Les autorités américaines ont annoncé que les inscriptions hebdomadaires au chômage avaient enregistré un recul plus fort que prévu, le plus important depuis la semaine du 17 novembre 2012. Cet indicateur positif conforte les récents chiffres publiés sur la première puissance économique mondiale. Un regain de vigueur de l'activité est toujours de bon augure pour la consommation énergétique. L'amélioration de l'économie américaine combinée à des signes d'une croissance mondiale solide ont fait monter les prix du brut et on s'achemine vers la nouvelle année en se demandant si ça va continuer, remarquait Gene McGillian de Tradition Energy. Les investisseurs attendaient par ailleurs la diffusion vendredi du rapport hebdomadaire du département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves de produits pétroliers aux Etats-Unis. Selon la moyenne des prévisions d'analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswire, les réserves de brut devraient reculer pour la quatrième semaine consécutive, de 2,2 millions de barils. La fédération professionnelle du secteur pétrolier API, qui collecte ses propres chiffres, a fait état mardi après la clôture d'une augmentation des stocks de brut de 500 000 barils. Cela aurait tendance à peser sur les cours, soulignait Tim Evans de Citi. Mais le rapport montre aussi un recul de 400 000 barils à Cushing (en Alabama) où sont stockés les barils de brut servant de référence au WTI, ajoutait-il. Le marché surveillait aussi la situation au Soudan du Sud, qui exporte habituellement quelque 220 000 barils de brut par jour principalement vers le Japon, la Malaisie et la Chine, selon Robert Yawger de Mizuho Securities USA. Depuis la mi-décembre, les forces du président sud-soudanais Salva Kiir combattent celles de son ex-vice-président Riek Machar, limogé en juillet et entré en rébellion. Le bilan des affrontements atteindrait plus d'un millier de morts selon la représentante spéciale de l'ONU dans le pays, Hilde Johnson. Les deux parties veulent notamment contrôler les Etats pétroliers du nord du pays, un enjeu stratégique, car les recettes du pétrole représentent 95% de la fragile économie nationale. En Asie, les cours du pétrole s'affichaient en hausse dans les échanges matinaux, en raison des violences au Soudan du Sud, pays producteur de pétrole, mais la progression des cours était limitée par l'attentisme des opérateur en cette fin d'année. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février gagnait 27 cents à 99,49 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février également prenait 20 cents à 112,10 dollars. Les prix sont soutenus par "les craintes de perturbation de l'offre du Soudan du Sud", a indiqué Sanjeev Gupta, chef de la division gaz et pétrole du cabinet de consultants EY. "Mais les cours devraient rester au sein d'une fourchette limitée jusqu'à la publication de nouvelles statistiques économiques lors de la première semaine 2014", a-t-il ajouté.