La marine libyenne a empêché dimanche deux navires pétroliers d'entrer dans le port d'al-Sedra, bloqué depuis plusieurs mois par des gardes en conflit avec le gouvernement, a annoncé avant-hier la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC). Les forces de la marine libyenne ont empêché dimanche (...) un pétrolier battant pavillon maltais, en pourparlers avec des parties illégales, d'entrer dans le port d'al-Sedra pour charger du brut, a expliqué la NOC dans un communiqué. De même, les propriétaires du navire ainsi que d'un autre pétrolier soupçonné de vouloir se rendre dans le port d'al-Sedra pour les mêmes raisons ont été prévenus qu'il était illégal d'envoyer des bateaux dans ce port. Des gardes des installations pétrolières bloquent depuis juillet les principaux terminaux pétroliers de l'Est libyen pour réclamer l'autonomie de cette région. Samedi, la NOC a décidé de maintenir l'état de force majeure décrété en août dans les principaux terminaux pétroliers de l'Est, Ras Lanouf, al-Sedra et Zueitina. Jeudi, le gouvernement avait convaincu des protestataires de la ville d'Oubari de lever le sit-in imposé depuis fin octobre devant le champ al-Charara (sud, 330 000 barils par jour, b/j). La production de ce champ pétrolier a atteint avant-hier 207 000 b/j contre 60 000 b/j lors du redémarrage samedi, a indiqué un porte-parole de la NOC. Le 29 décembre, l'exploitation avait aussi repris dans deux champs pétroliers du sud de la Libye, Msala et Sarir, après une semaine d'arrêt en raison de la fermeture de deux raffineries de l'est. Les mouvements de protestations ont fait chuter la production de brut à 250 000 b/j contre 1,5 million de barils par jour en temps normal. Selon le ministère du Pétrole, les pertes occasionnées sont estimées à 9 milliards de dollars.