Le géant américain de l'aluminium Alcoa a annoncé cette semaine qu'il avait perdu 2,3 milliards de dollars en 2013, basculant dans le rouge en raison de ventes en baisse, de coûts supérieurs aux ventes et de lourds éléments exceptionnels. En 2012, il avait dégagé un bénéfice de 191 millions de dollars. Malgré "un environnement difficile avec la chute des prix de l'aluminium", le P-DG Klaus Kleinfeld s'est félicité d'une "solide performance opérationnelle au quatrième trimestre, menée par une rentabilité record des activités de raffinage" de métaux, alors que (Alcoa) accélère sa stratégie de développement des activités à valeur ajoutée et de réduction de la voilure dans les matières premières". Par action et hors éléments exceptionnels, le groupe enregistre un bénéfice net de 33 cents sur l'exercice écoulé, alors que les analystes misaient en moyenne sur 34 cents. Le chiffre d'affaires a reculé de 3% à 23,0 milliards de dollars. Pour le seul quatrième trimestre, la perte atteint aussi 2,3 milliards de dollars, soit un bénéfice hors éléments exceptionnels de 4 cents par action, alors que les analystes tablaient sur 6 cents en moyenne. Au quatrième trimestre 2012, le groupe avait engrangé 242 milliards de dollars. Le chiffre d'affaires entre octobre et décembre a reculé de 5% à 5,59 milliards de dollars, un chiffre meilleur qu'attendu. Le groupe fait valoir que les recettes ont pâti d'un recul de 7% des prix de l'aluminium sur la période. Les comptes ont basculé dans le rouge lors des trois derniers trimestres de l'année à cause de 2,4 milliards de dollars de charges exceptionnelles dont 1,7 milliards de dollars de dépréciation d'actifs. Les autres éléments exceptionnels comprennent notamment 243 millions de dollars que va verser le groupe pour mettre fin à des poursuites des autorités américaines en liaison avec des accusations de corruption à Bahreïn, un accord à l'amiable annoncé jeudi matin. Une charge de restructuration de 46 millions de dollars sera également passée au titre d'une réduction des effectifs.
La chine toujours moteur de la demande Ces charges ont été décidées à la suite de l'évaluation annuelle des actifs incorporels du groupe, qui a abouti à une révision à la baisse de la valeur des activités de métaux primaires du groupe affectés par "des tendances négatives comme la baisse du prix des métaux, des marges opérationnelles réduites et des réductions plus importantes des prix", a commenté le groupe dans son communiqué. Les comptes ont aussi pâti de coûts en hausse, notamment ceux de l'énergie. L'action du groupe, qui avec ces chiffres donnait le coup d'envoi de la saison des résultats à Wall Street, chutait de 3,74% à 10,29 dollars lors des échanges électroniques suivant la clôture de la séance officielle. Pour 2014, Alcoa fait valoir qu'il table sur une croissance mondiale de la demande d'aluminium de 7%, comme en 2013, tirée par l'aérospatiale et la construction, et malgré un déclin de la demande provenant des turbines à gaz. La Chine continue à tirer la demande mondiale avec une consommation d'aluminium anticipée en hausse de 10% sur un an, même si cela marque un ralentissement comparé à 2013 (+12%), ont souligné les dirigeants du groupe lors d'une conférence d'analystes. Les autres "BRIC", la Russie, le Brésil et l'Inde, devraient pour leur part afficher une demande en hausse de 5 à 7% et Alcoa prévoit aussi un "retour à la croissance de la demande en Europe".