Deux membres de l'équipe de campagne d'Abdullah Abdullah, candidat à l'élection présidentielle afghane, ont été assassinés avant-hier soir à Hérat (ouest) à la veille du lancement officiel de la campagne électorale, a indiqué le porte-parole du candidat. Des hommes armés ont tué le Dr Hamdard, qui était le chef de notre équipe de campagne à Hérat, de même qu'un autre membre de l'équipe, a déclaré le porte-parole de M. Abdullah, Sayed Fazel Sangcharaki. Un porte-parole de la police de la province de Hérat, Abdul Rauf Ahmadi, a confirmé que deux hommes, nommés Ahmad Hamdard et Shujahideen, avaient été tués dans le 4e district de la ville ce soir. Des hommes armés ont ouvert le feu sur eux en plein milieu de la rue, a-t-il déclaré. Nous condamnons cette attaque, a dit le porte-parole du candidat. Les forces de sécurité avaient promis d'assurer notre sécurité, a-t-il ajouté. Ce qui vient de se passer, au début même de la campagne électorale, est un mauvais signe que soit les forces de sécurité sont incapables d'assurer la sécurité de la campagne, soit elles ne prennent pas leur travail au sérieux. M. Sangcharaki a indiqué que le président afghan Hamid Karzaï avait appelé M. Abdullah pour lui présenter ses condoléances, et lui assurer qu'une enquête serait menée pour faire la lumière sur ces meurtres. Une source proche d'Abdullah Abdullah a par ailleurs indiqué, sous le couvert de l'anonymat, que l'équipe de campagne du candidat avait reçu des menaces la semaine dernière. Nous avons aussi averti les forces de sécurité qu'il y aurait peut-être d'autres menaces, mais malheureusement, malgré les mesures prises par la police et par nous-mêmes, deux éléments principaux de notre équipe de campagne à (Hérat) ont été tués, a-t-il dit. L'attaque n'avait pas été revendiquée samedi en milieu de soirée et aucun porte-parole des talibans, qui mènent une insurrection meurtrière en Afghanistan depuis leur éviction du pouvoir en 2001, n'était joignable. Ces meurtres interviennent à la veille du lancement de la campagne électorale, dimanche. Onze candidats sont en lice pour briguer la succession du président Karzaï, à qui la Constitution interdit de briguer un troisième mandat. M. Abdullah était, après une campagne réussie, arrivé en deuxième position au premier tour de l'élection présidentielle de 2009, avec plus de 30% des voix. Il s'était retiré du second tour après avoir dénoncé, comme nombre d'observateurs, des fraudes massives, entraînant de facto la réélection de M. Karzaï. Cette élection fait figure de test pour la stabilité et l'avenir du pays, et plus largement pour 12 ans d'intervention occidentale marquée par des dizaines de milliards de dollars d'aide. Elle survient alors que le pays, en proie à des violences persistantes, aborde une période d'incertitude à l'approche du retrait, à la fin de l'année, des 58 000 soldats de la force l'Otan.