Hier s'est déroulée la cérémonie de la remise des clés de logements AADL de type location-vente, une distribution qui concerne les souscripteurs ayant déposé leur demande dans les années 2001-2002.
Cette attribution de logements est la première depuis la décision du ministre de l'Habitat actuel de relancer la formule. À cette occasion, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, a indiqué que les logements location-vente "AADL 2" (Agence nationale de l'amélioration et du développement du logement) seront réceptionnés avant fin 2015, précisant que tous les moyens étaient mobilisés pour l'achèvement du programme dans les délais impartis. Lors de la remise des clés de logements location-vente à Heraoua (est d'Alger) à 962 bénéficiaires dans le cadre du programme AADL 2001 et 2002, M. Tebboune a précisé que la réalisation des logements du nouveau programme avait débuté 5 mois avant l'ouverture des inscriptions aux citoyens. Cette avance "permet au ministère de travailler à l'aise", a-t-il estimé. 700.000 personnes ont souscrit au nouveau programme de logements location-vente de l'AADL qui prévoit 230.000 unités, selon le ministère qui n'exclut pas la réalisation d'autres logements une fois que le tri des dossiers aurait pris fin en mars prochain. Tous les souscripteurs ont reçu des réponses, a affirmé le ministre. Concernant le programme AADL 2001 et 2002, M. Tebboune a précisé que les 600 souscripteurs qui restent à travers le territoire national recevront leurs clés au plus tard dans deux mois et demi. Le ministre s'est engagé à ce que l'expérience des souscripteurs de 2001 et 2002 ne se reproduise pas avec les nouveaux souscripteurs, assurant que tous les moyens avaient été mobilisés pour l'achèvement des travaux dans les délais impartis. M. Tebboune a demandé aux entreprises de réalisation de réaliser 300.000 unités par an pour régler la crise du logement sachant que les besoins nationaux ont été estimés à 250.000 unités par an. Pour le ministre, le problème du foncier ne se pose plus, notamment dans la capitale, ce qui a permis, a-t-il dit, de réceptionner 63,25% des projets. Pour rappel, l'Agence nationale de l'amélioration et du développement du logement(Aadl), créée le 12 mai 1991 en la forme d'un Etablissement public à caractère industriel et commercial sous la tutelle du ministère de l'Habitat, a été chargée en 2001, par les pouvoirs publics de la réalisation d'une première tranche de 20 000 logements dans 24 wilayas, dont 9 000 pour Alger. En 2002, une autre tranche a suivi, de 35 000 logements, ce qui totalise 55 000 logements, dont 25 400 pour Alger. De ce premier programme, tous les logements ont été achevés. Mais plus de 3 000 n'ont pas encore été attribués dont plus de 2 000 logements à Alger. En outre, il convient de rappeler qu'en 2006, un nouveau programme de 65 000 logements a été lancé. La bataille en ce qui concerne la distribution des logements AADL dans la transparence totale ne sera pas facile, de même que la réhabilitation des souscripteurs, de 2001 et 2002 qui ont vécu le calvaire de l'attente pendant plus de 12 ans, est une nécessité. Le retard qu'a connu l'achèvement de la construction des logements concernant ceux de 2001 et 2002 était dû, selon certains responsables, au problème du foncier, en particulier dans les grandes agglomérations telles qu'Alger et Constantine. Les pouvoirs publics ont dégagé des terrains agricoles non productifs et effectué des études préliminaires sur les sites retenus. A Alger, deux sites comprenant 4 000 logements ont été identifiés (ceux de Rouiba et de Réghaïa). Le manque de terrains n'est pas la seule raison de ce retard. "A l'heure actuelle, il n'y a pas de société algérienne capable de prendre en charge et de mener à bien la construction de logements dans les délais. Il y a eu un blocage entre janvier 2008 et mars 2010, ce qui a freiné l'avancement du programme. Ce blocage était dû au prix du mètre carré. A cette période, les entreprises de construction pouvaient céder, dans les autres formules, le mètre carré à 34 000 DA, alors que pour l'Aadl, il était de 28 000 DA, ce qui ne motivait pas ces entreprises à travailler avec l'Agence. La relance de ce programme n'a eu lieu qu'en 2010. Il a en effet connu près de six ans de retard, deux ans de blocage et un retard de trois ans et demi dans le lancement. Particulièrement pour trouver les moyens nécessaires afin de booster et d'accélérer la cadence des travaux de réalisation des projets d'habitation, qui connaissent pour certains des retards énormes, et pour lever les obstacles entravant ces projets. Il est à signaler qu'avec tous les programmes de logements existants, la demande en logement dans toutes ses formules reste forte dans la capitale.