En rendant publique une déclaration politique, Mouloud Hamouche, ancien chef du gouvernement , vient de sortir de son silence légendaire. Le chef de file des réformateurs commence par noter que " notre pays vit des moments difficiles qui vont conditionner son avenir immédiat et profiler irrémédiablement son devenir, au-delà de la présidentielle, indépendamment du fait que le président soit candidat ou pas, par l'arrivée de nouvelles générations aux postes de responsabilité ". Cette introduction, qui situe l'enjeu de cette présidentielle, faite, l'ancien chef du Gouvernement souligne aussi l'impératif " de cohésion et de sérénité et de discipline qui doivent selon lui prévaloir pour que l'élection présidentielle puisse se tenir. Et Pour cela, il estime " primordial que les différents intérêts de groupes, de régions et de minorités soient préservés et garantis. De même qu'il est impératif que l'Etat préserve tous les droits et garantisse l'exercice de toutes les libertés", car pour lui, ce préalable est essentiel "pour assumer la sécurité, renforcer les avancées, corriger les distorsions et éliminer les failles". Mouloud Hamouche, qui a toujours soutenu que tout changement politique doit prendre en considération l'armée comme acteur incontournable met en évidence dans sa déclaration le rôle qui toujours été celui de l'institution militaire en Algérie. " Faut-il rappeler ici et maintenant que la renaissance de notre identité algérienne et notre projet national ont été cristallisés, abrités et défendus, successivement par l'Armée de Libération Nationale, puis l'Armée Nationale Populaire ". Mais au-delà de l'institution, il rend un hommage à ses hommes, certains du moins qui ont eu à jouer des rôles majeurs à des moments décisifs dans la trajectoire de l'Algérie. " Cela n'a été possible que grâce aux hommes qui ont su trouver des compromis et élaborer des consensus ", écrit-il en rappelant que "à chaque étape et à chaque crise, ces hommes ont su préserver l'unité des rangs, la discipline et transcender tout clivage culturel, tribal, régional en préservant l'identité et le projet national. Sous la forme interrogative, dans le texte, celui qui a été relevé de ses fonctions à la suite de son laxisme et de sa mauvaise gestion de la fameuse grève du FIS évoque " la promesse d'édifier un Etat moderne qui survit aux hommes, aux gouvernants et aux crises ". Il souligne aussi " la nécessité de poursuivre le processus démocratique ". Egalement, " la promesse de continuer les réformes " qu'il n'a pu mener à bout, faute de temps. Mouloud Hamrouche se projette dans l'avenir en esquissant les contours du futur Etat algérien, tel qu'il le conçoit : " Nos constituants sociaux ne peuvent s'accommoder des pouvoirs souverains sans contre- pouvoirs ", dit-il en affirmant qu'il " ne peut y avoir d'exercice d'un pouvoir d'autorité ou de mission sans habilitation de la loi et sans un contrôle ". Car pour lui, "Il y va de l'intérêt et de la sécurité de l'Algérien, de tous les Algériens et de toutes les régions du pays ". C'est à ces conditions ainsi posées que " l'Armée nationale populaire assumera sa mission plus facilement et nos institutions constitutionnelles clairement leurs rôles et fonctions ". Et c'est, ajoute-t-il encore, à ses conditions que " notre Etat demeurera crédible, sérieux et fiable pour ses partenaires et voisins. A Hamrouche de positiver les événements dans sa déclaration en indiquant que " à chaque crise ses victimes " mais aussi " ses opportunités ". Et de conclure par un appel : "évitons de gâcher ces nouvelles opportunités ou d'avoir de nouvelles victimes ".