L'onde de choc provoquée par l'aggravation de la crise en Ukraine s'est propagée lundi sur les marchés mondiaux, les principales Bourses européennes terminant en nette baisse et Wall Street débutant sa journée dans le rouge. La Bourse de Francfort payait le plus lourd tribut en chutant de 3,44%. Celle de Paris a cédé 2,66%, Londres 1,49%. "Ce n'est pas encore la panique, mais le mouvement est quand même très marqué", a commenté un analyste de IG, Alexandre Baradez. L'onde de choc s'est propagée jusqu'à Wall Street, où le Dow Jones cédait -1,25% peu avant 17H00 GMT et le Nasdaq 1,27%. Ces reculs étaient toutefois modérés par rapport à la chute de la Bourse de Moscou qui a cédé plus de 10%. Les entreprises européennes fortement implantées en Russie se sont fait châtier par les investisseurs qui craignent que d'éventuelles sanctions économiques contre Moscou affectent ces sociétés. A l'inverse, comme à chaque fois en temps de crise, les investisseurs se sont reportés vers des valeurs refuges comme la dette allemande ou française ou encore le franc suisse et l'or. Le métal jaune a ainsi atteint vers 07H55 GMT son plus haut niveau depuis le 30 octobre dernier, à 1.350,37 dollars l'once. Vers 16H30 GMT, l'once d'or se maintenait à des niveaux élevés, à 1.353,40 dollars. "Avec la situation géopolitique en Ukraine qui empire, les investisseurs ont cherché refuge dans l'or" alors qu'ils délaissent les actions, ce qui entraînait lundi une chute des Bourses, a expliqué Samuel Fox, analyste chez Spreadex. Les cours du pétrole, soutenus par une prime de risque géopolitique, progressaient également. Depuis plusieurs jours, les marchés étaient fébriles à cause de la crise ukrainienne, mais "c'est aujourd'hui que l'impact se fait vraiment sentir car la situation a empiré durant le week-end", a souligné Patrick Jacq, un stratégiste obligataire de BNP Paribas. "Ce qui est compliqué dans cette crise est qu'il n'y pas vraiment de précédent de ce type, donc pas de point de repère pour les marchés qui sont du coup un peu perdus", a-t-il ajouté.
"Forte volatilité" "Dans ce contexte, il faut s'attendre à une période de forte volatilité qui va jouer clairement en défaveur de l'appétit pour les actifs les plus risqués", comme les actions, et "les investisseurs vont se réfugier vers les valeurs les moins volatiles", comme la dette allemande, a complété M. Jacq. Pour Chris Weston, analyste chez IG, "la situation en Ukraine est clairement le thème principal pour les marchés et va prendre le pas sur tout le reste cette semaine". Plus tôt dans la journée, en Asie, la Bourse de Tokyo a clôturé en nette baisse de 1,27%, après avoir perdu jusqu'à 2,68% en cours de séance. Et le yen, considéré aussi comme une valeur refuge en cas de crise, s'est apprécié. Celle de Hong Kong a reculé de 1,47% mais Shanghai a progressé de 0,92%. Du côté du marché obligataire, la dette allemande, très recherchée, baissait à 1,559% vers 16H30 GMT, contre 1,624% vendredi à la clôture, tout comme celle de la France à 2,143% (contre 2,195%).