En réponse à l'abaissement de la note des Etats-Unis, la Bourse de New York a ouvert, hier, en nette baisse, survenue dans un environnement très négatif où la crise de la dette américaine restait aussi prépondérante. Vers 14h30 GMT, le Dow Jones Industrial Average lâchait 3,10% ou 355,11 points, à 11 089,50 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 4,03% ou 101,93 points à 2 430,48 points. Vendredi, Wall Street avait terminé en ordre dispersé une séance mouvementée, rythmée par les informations sur la croissance et sur la crise de la dette en Europe. Le Dow Jones avait gagné 0,54% mais le Nasdaq avait abandonné 0,94% et le S&P 500 0,06%. Le pessimisme a rapidement repris le dessus après l'annonce dès vendredi soir de l'agence de notation Standard and Poor's, de sa décision d'abaisser la note des Etats-Unis d'un cran, de «AAA» à «AA+». «Il n'y a aucun moyen d'y échapper : le marché boursier est voué à débuter la semaine sur des pertes saisissantes. Les courtiers ayant passé le week-end à digérer l'abaissement ravageur de la note (des Etats-Unis) par S&P vendredi», a observé Sarah Wasserman, de Schaeffer's Investment Research. Le marché obligataire, directement concerné par l'abaissement de la note américaine, semblait en revanche plus imperméable à la décision de S&P. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue à l'inverse des prix, reculait à 2,476% contre 2,558% vendredi soir, et celui du bon à 30 ans à 3,811% contre 3,823%, indiquant que le marché était en forte hausse. «Les Etats-Unis sont l'économie développée la plus diverse, liquide et malléable et les bons obligataires détiennent la position enviable d'être le plus grand marché du monde», ont souligné les analystes de Briefing Research. Avant l'ouverture de la Bourse de New York, la plupart des places européennes sont repassées au vert quelques minutes après les premiers échanges, les interventions des dirigeants des finances du G7 et de la Banque centrale européenne semblaient avoir permis d'éviter un mouvement de panique. Mais les Bourses reperdaient du terrain dans la matinée, signe que les investisseurs ne sont pas convaincus.La Bourse de Sao Paulo, première place financière d'Amérique latine, a chuté de 4,5% à l'ouverture. Le principal indicateur, l'Ibovespa, a dévissé en réaction aux craintes des marchés d'un effet contagieux de la crise. Juste avant l'ouverture de Wall Street, la Bourse de Paris perdait 2,12% à 15h12, après avoir lâché brièvement plus de 3%, dans un accès de méfiance. Les prévisions anticipaient une chute du CAC 40, notamment après les mauvais chiffres de prévision de croissance pour le troisième trimestre, publiés hier par la Banque de France. Celle-ci table sur une hausse de 0,2% du PIB, inférieure de 0,3 point à celle prévue par l'Insee. La première estimation du PIB du deuxième trimestre sera publiée vendredi par l'Institut de statistiques. La Bourse de Londres était sans direction, hier. Elle lâchait 2,25%, à 15h05, accélérant soudainement son mouvement de baisse juste avant l'ouverture de Wall Street, après être revenue au vert dans la matinée. Mêmes incertitudes à Francfort où le DAX rechutait de 3,07 %, à 13h25 GMT, après être passé au vert dans la matinée. Seules Milan et Madrid sont dans le vert, conséquence des rachats de dettes espagnole et italienne par la BCE. En début d'après-midi, Milan marquait une hausse de 0,38% et Madrid de 0,17%. Mouvements identiques pour les Bourses nordiques. Elles repassaient au rouge après avoir brièvement repris des couleurs dans la matinée. En début d'après-midi, Oslo chutait de 3,42%, Stockholm de 2%, Helsinki perdait 1,87% et Copenhague 1,36%. Quant aux places asiatiques, elles ont accusé des fortes baisses hier, mais il n'y a pas eu de mouvement de panique, comme le redoutaient certains.La Bourse de Tokyo a perdu 2,9%, Shanghai 3,79%, Sydney 2,9%, Séoul 3,82%, Hong Kong 2,11%. La Bourse de Bombay, elle, est retombée à son plus bas depuis 2010 (-3%). B. A.