Les Bourses européennes, à l'exception de Madrid, ont clôturé la semaine en baisse affaiblies par les signes de ralentissement de la croissance mondiale, et malgré le geste de la BCE pour faciliter l'accès à ses prêts aux banques espagnoles. Les banques espagnoles ont révélé des besoins en capitaux allant jusqu'à 62 milliards d'euros, bien moins que les 100 milliards promis par la zone euro. Madrid fera sa demande officielle d'aide demain. "Les marchés européens peinaient à trouver le soutien nécessaire pour rebondir, plombés par les dégradations de Moody's sur plusieurs grandes banques, au lendemain de la publication d'indicateurs de conjoncture décevants qui renforcent les craintes sur les perspectives économiques mondiales", résument les analystes chez IG Markets. L'Eurostoxx 50 a lâché 0,57% La Bourse de Paris a terminé en baisse (-0,75%). L'indice CAC 40 a perdu 23,32 points à 3 090,90 points, dans un volume d'échanges très modeste de 2,384 milliards d'euros. Les valeurs cycliques, les plus dépendantes de la conjoncture, ont été parmi les plus pénalisées du marché parisien, à l'image de Lafarge (-2,31% à 33,15 euros) et Renault (-3,49% à 31,53 euros). Les valeurs bancaires ont été recherchées, malgré la dégradation des trois grands établissements français par Moody's, une sanction largement anticipée. BNP Paribas a pris 0,65% à 29,40 euros, Crédit Agricole 0,36% à 3,35 euros et Société Générale 0,31% à 17,80 euros. La Bourse de Londres a terminé en baisse. L'indice FTSE-100 des principales valeurs a clôturé sur un recul de 0,95% à 5 513,69 points. Lloyds Banking Group a cependant engrangé l'une des plus fortes hausses de la séance: l'action a gagné 0,96% à 31,5 pence. Seul le groupe de télécoms BT Group a fait mieux (+1,84% à 205,2 pence). Toujours parmi les bancaires, HSBC a progressé de 0,10% à 559,78 pence et Barclays de 0,15% à 202,6 pence, tandis que Royal Bank of Scotland s'est effritée de 0,04% à 243,2 pence. L'indice Dax de la Bourse de Francfort a fini en nette baisse de 1,26% à 6 263,25 points, creusant ses pertes en fin de séance, malgré l'ouverture en hausse de Wall Street et le geste de la Banque centrale européenne pour faciliter l'accès à ses prêts aux banques espagnoles. La Bourse de Madrid a par contre clôturé en hausse de 1,52% à 6 876,3 points. Les valeurs bancaires ont toutes terminé dans le vert, notamment les trois premières banques du pays: Santander a pris 1,07% à 5,016 euros, BBVA a gagné 0,94% à 5,358 euros et CaixaBank a bondi de 4,46% à 2,575 euros. Le groupe d'infrastructures Abertis, propriétaire des autoroutes françaises Sanef, a fini en hausse de 0,35% à 10,085 euros, après avoir annoncé la vente de 7% de l'opérateur satellitaire européen Eutelsat pour 385,2 millions d'euros au fonds souverain chinois CIC. L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, a clôturé sur une baisse de 0,65% à 13'662 points.Les banques poursuivent leur hausse avec Banca MPS qui a pris 6,23% à 0,2166 euro, Banca Popolare di Milano +3,47% à 0,3787 et Mediobanca 2,55% à 3,38 euros. Le géant de l'énergie Enel a pour sa part gagné 1,77% à 2,418 euros. La Bourse suisse a clôturé en repli. L'indice SMI a clôturé à 5 989,33 points, en repli de -0,38%. Les plus fortes baisses ont été enregistrées par Adecco, (-2,94% à 38,34 francs) ainsi que par les valeurs du luxe comme Richemont (-2,97% à 52,30 francs) et Swatch Group (-3,22% à 369,90 francs). L'action SGS (Société Générale de surveillance, inspectorat), la plus chère de l'indice SMI, a baissé également de -1,18% à 1 766 francs. L'indice Bel-20 de la Bourse de Bruxelles a perdu 0,78% à 2 126,37 points. La plus forte baisse, de loin, a été enregistrée par le chimiste Solvay, qui a perdu 6,12% à 74,42 euros, tandis que le groupe de métallurgie Bekaert a reculé de 2,76% à 18,65 euros. Elia, le gestionnaire du réseau à haute tension belge, a enregistré la plus forte hausse en gagnant 1,56% à 31,30 euros. Egalement dans le vert, Mobistar, filiale belge de l'opérateur français de téléphonie Orange, a gagné 1% à 26,86 euros. La Bourse de Lisbonne a terminé sur une hausse de 0,72% à 4 694,25 points grâce en partie aux gains de la banque BES et de Portugal Telecom. Les deux titres ont enregistré les plus fortes hausses de la séance à la clôture, gagnant respectivement 4,09% et 3,60%. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,96% à 298,76 points. La baisse la plus importante a été enregistrée par l'opérateur de télécoms KPN, sous le coup d'une OPA hostile du conglomérat mexicain America Movil, qui a cédé 4,41% à 7,15 euros. A la hausse, la compagnie aérienne franco-néerlandaise Air France-KLM a gagné 2,78% à 3,73 euros. Wall Street finit en hausse dans l'attente du sommet européen La Bourse de New York a terminé la semaine en hausse dans un marché calme qui attendait le sommet européen de la semaine prochaine, espérant entrevoir un début de sortie de crise en zone euro: le Dow Jones a pris 0,53% et le Nasdaq 1,17%. Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a gagné 67,21 points à 12.640,78 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 33,33 points à 2.892,42 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a progressé de 0,72% (+9,51 points) à 1 335,02 points. Wall Street a évolué toute la séance en territoire positif, minimisant l'abaissement de la note de quinze grandes banques occidentales par l'agence Moody's la veille. C'était attendu par le marché et pour être honnête, on se demande ce qui était nouveau dans les remarques de Moody's, a déclaré Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital. C'est le secteur financier qui a tiré le marché aujourd'hui. En tout, ce sont cinq établissements américains, trois français, deux suisses, trois britanniques, une banque canadienne et une allemande qui ont été sanctionnés au terme d'un examen lancé en février. Moody's souhaitait notamment mieux refléter la volatilité et le risque de pertes importantes liés à ces activités. Les investisseurs américains semblent conclure que la décision de Moody's n'aura qu'un impact limité à court terme sur l'économie, même si elle nécessitera que les banques augmentent leurs garanties, a noté Frederick Dickson, de DA Davidson. Et désormais, les investisseurs devraient avancer avec prudence au cours des prochaines séances, en attendant l'ouverture du sommet européen, jeudi prochain, a indiqué Peter Cardillo. Le marché obligataire a terminé en baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans avançait à 1,672% contre 1,618% la veille, et celui à 30 ans à 2,756% contre 2,688%. Tokyo : le Nikkei termine en baisse de 0,29% L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a fini la semaine en baisse de 0,29%, entraîné par le plongeon de Wall Street la veille sur fond d'inquiétudes pour l'activité américaine et l'économie mondiale, et après la dégradation des notes de 15 grandes banques occidentales. L'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes, qui avait ouvert en recul de près de 0,9%, a cédé 25,72 points pour s'afficher à 8.798,35 points, rattrapant après la pause une partie des pertes enregistrées le matin en séance. Il a gagné 2,7% sur l'ensemble de la semaine. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part abandonné 0,4%, soit 3,04 points, pour finir à 750,92 points. La séance a été assez peu active, avec 1,6 milliard de titres échangés sur le premier marché.La tendance baissière imprimée par les valeurs des entreprises exportatrices et financières a été limitée par le regain, pour le deuxième jour consécutif, du dollar et de l'euro face au yen dont la cherté pèse sur la compétitivité des firmes japonaises sur les marchés extérieurs. Le billet vert s'échangeait 80,42 yens à la clôture à Tokyo (06H00 GMT) et l'euro 100,95 contre 80,26 et 100,68 yens respectivement à la clôture la veille à New York, un peu au-dessus des seuils d'alerte communément admis (respectivement 80 et 100 yens). L'action du premier constructeur de voitures japonais, Toyota, est restée inchangée, à 3 085 yens, celle de Honda a augmenté de 0,79%, à 2 686 yens après avoir bondi de 3,5% la veille. Le titre Nissan a en revanche reculé de 1,8%, à 748 yens. Il s'était apprécié d'autant la veille, après l'annonce d'une réduction de sa capacité de production au Japon au profit de ses usines situées dans les pays émergents. Le titre du géant de l'électronique et de l'électroménager Panasonic a fini en hausse de 1,45% à 628 yens, celui du groupe des technologies de l'image Nikon est quasi stable (+0,04%) à 2 398 yens, et le pionnier des écrans à cristaux liquides (LCD) Sharp a gagné 2,41%, à 425 yens. A noter l'envolée des titres de Sony (+5,6% à 1 163 yens) et du fabricant d'appareils photo et d'endoscopes Olympus (+2,2% à 1 196 yens) dont les médias nippons ont rapporté, avant-hier, qu'ils étaient en passe de nouer une alliance capitalistique et industrielle. Selon ces informations, Sony va renflouer Olympus, secoué par un scandale de manipulations comptables, en injectant 50 milliards de yens (500 millions d'euros) dans l'entreprise, moyennant une entrée dans son capital à hauteur de 10%. Outre les économies d'échelle escomptées, Sony et Olympus combineraient leur savoir-faire dans l'optique et l'imagerie médicale afin de renforcer la position dominante de ce dernier sur le marché mondial des endoscopes, qu'il contrôle à 70%. Les valeurs bancaires, comme d'habitude les plus échangées, ont semblé pâtir en séance de la dégradation par Moody's de 15 grandes banques occidentales, dont les américaines Bank of America et Citigroup, et les françaises BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale. Mais les banques japonaises étant peu présentes à l'étranger, leur cote à Tokyo a fait mieux que résister, avant-hier. Si Mitsubishi UFJ Financial a cédé 1,08% à 368 yens, Mizuho Financial Group a terminé en hausse de 0,78% à 130 yens et Nomura Holdings de 1,06% à 287 yens. Enfin les titres des secteurs de la pharmacie ou des télécoms, considérés comme des valeurs refuges en cas de turbulences boursières, ont bénéficié de l'aversion aux risques des investisseurs dans ce contexte général très incertain. L'opérateur de télécommunications mobiles Softbank, numéro 3 au Japon, a ainsi gagné plus de 2%, à 2 752 yens.