Les participants à une journée d'étude sur les résistances populaires dans l'Ahaggar ont mis l'accent, jeudi à Tamanrasset, sur la nécessité de s'intéresser à l'écriture de l'Histoire nationale sur des bases académiques. Les intervenants ont, lors de cette rencontre initiée par la direction régionale de la communication, de l'information et de l'orientation de la 6ème Région militaire (6ème RM), insisté sur la nécessité d'accorder à l'étude de l'Histoire l'intérêt voulu, et à son écriture, "en toute objectivité", sur des bases académiques, devant permettre aux générations montantes de s'enquérir des différentes luttes menées par le peuple algérien contre le colonialisme pour le recouvrement de sa souveraineté. Les interventions présentées lors de cette rencontre ouverte par le chef d'état-major de la 6ème RM, le général Omar Kerboua, se sont articulées autour des visées de la France coloniale sur le sud du pays et de ses velléités de séparation du Sahara du reste du territoire national. A ce propos, M. Lahcen Zeghidi, chercheur et enseignant d'histoire à l'université d'Alger, a souligné l'importance de la région de l'Ahaggar dans les visées expansionnistes du colonialisme français dans la région, cherchant, au vu de sa position géographique stratégique, à asseoir sa domination sur les régions des Ajjer et de l'Ahaggar. M. Zeghidi a, à cette occasion, mis en valeur les différentes épopées et résistances populaires menées dans le sud du pays et leur contribution au renforcement de l'unité et de la cohésion nationales, face à la puissance coloniale. M. Mebarek Kedida, enseignant au centre universitaire de Tamanrasset, a, de son côté, mis en exergue le ferme rejet du colonialisme manifesté par la population locale, à travers notamment les batailles héroïques menées dans la région, dont celles de Tit et Almen, en 1901 et 1905 respectivement, avant de dénoncer les exactions tellement odieuses perpétrées à l'encontre de la population du Sahara et de l'environnement, qu'elles sont considérées comme des crimes contre l'humanité. Le directeur régional de la communication et de l'information à la 6ème RM, le colonel Lamine Gherbi, a souligné, dans son intervention, la nécessité d'approfondir les recherches de sorte à permettre une étude académique de l'important fonds documentaire traitant des résistances populaires, avant d'appeler à poursuivre l'enregistrement des témoignages vivants en tant que source essentielle d'écriture de l'Histoire. Organisée à la maison de la culture de Tamanrasset, la rencontre a regroupé des cadres de la 6ème RM, des moudjahidine et notables de la région, ainsi que des chercheurs en histoire. Les participants ont salué ce type d'initiatives visant à dépoussiérer et à valoriser des pans de l'Histoire nationale.