Les prix du pétrole coté à New York ont rebondi avant-hier après neuf séances de baisse d'affilée, ragaillardis par un rebond technique après des pertes estimées excessives dans un contexte de tensions géopolitiques persistantes au Moyen-Orient. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en août a gagné 64 cents, finissant à 102,93 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après une ouverture dans le rouge. De même, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a interrompu une série de huit séances de recul de suite et a fini à 108,67 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 39 cents par rapport à la clôture de la veille. Vers 08H30 GMT, le Brent était tombé à son plus bas niveau depuis le 9 mai, à 107,76 dollars. Les cours du WTI s'étaient dirigés dans la matinée vers une dixième séance de baisse de suite, un record sur le Nymex depuis 1983. Mais un mouvement d'achats sur les marchés financiers a renversé la situation et permis aux prix de repartir en hausse, a relevé John Kilduff, de Again Capital. Selon, lui, il s'agirait avant tout d'un rebond technique après de trop fortes pertes subies au cours des dernières séances, dans un contexte de tensions toujours fortes au Moyen-Orient, en Irak mais aussi entre Palestiniens et Israéliens. Le nouveau cycle de violences qui s'est emparé du Proche-Orient depuis début juin est monté d'un cran depuis trois jours avec le déclenchement de bombardements israéliens sur les territoires palestiniens de Gaza et le lancement d'une centaine de roquettes contre Israël par le Hamas et le Jihad islamique. Ces tensions avivent les craintes de perturbations de la production ou d'acheminement de brut dans une région clef pour le marché énergétique mondial. En outre, un certain scepticisme persiste sur la fin de la crise pétrolière en Libye, annoncée la semaine dernière, où la production et les exportations étaient sérieusement altérées par des rebelles autonomistes depuis près d'un an, a ajouté M. Kilduff. Ce n'est pas la première fois et il faut attendre de voir ce qui se produit dans les faits, a-t-il estimé. En outre, un rapport de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui a confirmé que la production de l'organisation avait reculé de 79 000 barils par jour en juin sur fond de baisse de la production irakienne, a aidé les marchés à ne pas accentuer leur baisse, a ajouté Tim Evans, de Citi Futures. Les craintes sur le secteur bancaire portugais, provoquées par les déboires financiers de la première banque cotée du Portugal, avaient jeté un froid sur les marchés dans la matinée. Elles sont toutefois passées au second plan au Nymex, comme à Wall Street, les investisseurs jugeant exagérées les inquiétudes de contagion à l'ensemble du secteur bancaire européen. Les prix du pétrole avaient subi un autre revers en début de séance avec les statistiques sur le commerce extérieur chinois montrant une baisse de 8% des importations de brut en juin par rapport à mai, ont rapporté les experts de Commerzbank. C'est le deuxième plus bas volume mensuel d'importations de l'année, ont-ils précisé. L'appétit énergétique de la Chine est particulièrement scruté par les opérateurs du marché pétrolier, ce pays étant le deuxième consommateur mondial de brut et l'un des principaux moteurs de croissance de la demande mondiale de pétrole. En Asie, les cours du pétrole continuaient de céder du terrain dans les échanges matinaux, dans l'attente d'un retour à la normale des livraisons de brut libyen et après la publication de stocks d'essence plus élevés que prévu aux Etats-Unis. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août cédait 31 cents à 101,98 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord, livraison en août lui aussi, perdait 11 cents à 108,17 dollars.