Les cours du pétrole new-yorkais ont légèrement reculé avant-hier à l'issue d'une séance hésitante, le marché digérant encore le rapport sur les stocks de brut aux Etats-Unis et les nouvelles prévisions de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février a cédé 21 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 93,96 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance, dont c'est le dernier jour de cotation, a terminé à 107,09 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 4 cents par rapport à la clôture de la veille. "Les échanges ont été assez laborieux aujourd'hui, les cours ne cessant d'osciller entre gains et pertes", a remarqué Bart Melek de TD Securities. Parmi les informations du jour figurait le rapport de l'Opep, qui a indiqué que la production de ses membres avait reculé en décembre, a relevé l'analyste. Elle s'est inscrite à son plus bas niveau depuis 2011, avant que le soulèvement populaire contre l'ancien dirigeant libyen Mouammar Khadafi ne perturbe fortement la production de brut dans ce pays. Mais le cartel a aussi légèrement révisé à la hausse sa prévision de demande mondiale de brut pour 2014, à 90,91 millions de barils par jour (mbj) contre une précédente estimation de 90,84 mbj, grâce à une amélioration du contexte économique en Amérique du Nord et en Europe. Par ailleurs, les investisseurs étaient "encore en train d'étudier les chiffres du rapport de l'EIA (l'agence américaine d'information sur l'énergie) sur les réserves de produits pétroliers qui a fait état d'une très forte chute des stocks de brut", a indiqué John Kilduff d'Again Capital. "Mais on a aussi observé une importante baisse des importations dans le golfe du Mexique", qui ont diminué de 13% par rapport à la semaine précédente, "et on se demande si c'est la conséquence d'une baisse des prix due à l'afflux prochain de brut en provenance de Cushing (en Oklahoma), grâce à la remise en route de l'oléoduc Keystone, ou si c'est juste une anomalie", a-t-il ajouté. Les investisseurs restent par ailleurs très sensibles à toute évolution de la situation dans certains pays du Moyen-Orient, importante zone de production et de transit d'or noir. Ces derniers jours, la Libye a ainsi réussi à redresser quelque peu sa production de brut, à environ 600 000 barils par jour contre 250 000 barils par jour au plus fort des troubles qui perturbent son secteur énergétique. "Mais de nouvelles tensions peuvent apparaître à tout moment, c'est loin d'être réglé", a avancé John Kilduff. La nouvelle période de négociations qui s'ouvrira début février entre l'Iran et les grandes puissances sur le programme nucléaire de Téhéran pourrait mener de son côté, en cas de succès, à la levée complète des sanctions - dont celles sur les exportations de brut du pays. Le marché surveillait aussi l'Egypte, où la population attendait les résultats d'un référendum sur la nouvelle Constitution où le oui devrait remporter une majorité écrasante. "Cela pourrait ouvrir la voie à une période de stabilisation dans ce pays et enlever ainsi une des sources d'instabilité géopolitique dans la région", a relevé John Kilduff. En Asie, les cours du pétrole étaient mitigés dans les échanges matinaux, mais la tendance est à la hausse en raison de l'amélioration des perspectives de croissance mondiale, selon les analystes. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février gagnait 2 cents à 94,19 dollars à la mi-journée, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance abandonnait 37 cents à 106,76 dollars. "Les cours du brut sont soutenus par une amélioration générale des perspectives mondiales" pour la croissance, a indiqué Desmond Chua, analyste chez CMC Markets à Singapour, faisant référence au rapport de la Banque mondiale publié cette semaine. L'institution prévoit que la croissance dans le monde devrait atteindre 3,2% en 2014, contre 2,4% en 2013, et qu'elle devrait continuer de s'accélérer les prochaines années.