Les cours du pétrole étaient mitigés hier matin en Asie, tiraillés entre l'optimisme des Bourses et la crainte d'un ralentissement de l'économie chinoise. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril gagnait 15 cents, à 92,21 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance perdait 2 cents, à 110,18 dollars, en fin de matinée. Le marché pétrolier bénéficie du soutien des Bourses, notamment de Wall Street qui évolue actuellement à son plus haut grâce à de bons chiffres sur l'emploi aux Etats-Unis, premier consommateur mondial d'or noir. Mais les gains du pétrole restent plafonnés en raison de chiffres mitigés sur l'économie chinoise, la 2e mondiale, dont la production industrielle et les ventes de détail ont ralenti en février. "Les chiffres publiés le week-end dernier montrent que le rebond de l'économie chinoise faiblit plus tôt que prévu", soulignent dans une note les analystes de Capital Economics, qui tablent sur un ralentissement de la croissance en cours d'année. La veille, les cours du pétrole ont terminé en légère progression à New York, portés en toute fin de séance par la tendance à la hausse de la Bourse de New York et un affaiblissement de la monnaie américaine. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril a grappillé 11 cents, pour s'établir à 92,06 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a terminé à 110,22 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 63 cents par rapport à la clôture de vendredi. En baisse pendant la majeure partie de la journée, le prix du brut new-yorkais s'est hissé en territoire positif quelques minutes avant la clôture.Le marché "a rebondi après avoir effleuré le seuil technique de 90,83 dollars, la moyenne des prix du baril sur les 100 derniers jours", selon Robert Yawger, de Mizuho Securities USA. Le brut américain a aussi grimpé "dans le sillage du marché des actions", a ajouté David Bouckhout, de TS Securities. Les indices de Wall Street, qui s'affichaient dans le rouge en début de séance, se sont redressés au fur et à mesure de la journée et le S&P 500, considéré comme la référence par les acteurs du marché, s'est rapproché de son record historique. Dans le même temps, "une petite faiblesse du dollar" a participé à la remontée du prix du brut, a remarqué M. Bouckhout. Un recul du billet vert rend en effet plus attractifs les achats de brut libellé en dollar pour les investisseurs munis d'autres devises. Le marché a aussi profité d'une crainte de nouvelles tensions géopolitiques alors que Washington a expulsé au cours du week-end deux diplomates du Venezuela, important producteur de pétrole, a noté M. Yawger. Le baril avait pourtant débuté la semaine à la baisse, en réaction à "des informations économiques mitigées diffusées par la Chine ce week-end", selon John Kilduff, d'Again Capital. L'inflation en Chine a atteint en février son plus haut niveau en dix mois, tandis que la croissance de la production industrielle et des ventes de détail a subi un coup de frein, de quoi inquiéter les investisseurs sur la vigueur de la deuxième économie mondiale et de sa consommation énergétique. Des rumeurs faisant état d'une hausse en février de la production en Arabie saoudite, premier producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), avaient aussi pesé sur les cours à New York, a souligné M. Kilduff. Cette nouvelle renforçait en effet le sentiment des investisseurs que "l'offre mondiale de brut reste importante alors même que la demande en provenance des pays développés ne montre pas de signe de croissance", a relevé Matt Smith, de Schneider Electric.