L'or a fortement oscillé cette semaine, dégringolant d'abord à un plus bas de trois semaines et demie, avant de se reprendre en milieu de semaine à la faveur d'un regain des tensions géopolitiques. Privilégié par les investisseurs dans les moments d'incertitude en raison de ses qualités de valeur refuge, l'or avait atteint la semaine dernière un plus haut de près de quatre mois à 1 345,46 dollars l'once (dollars/oz). Cependant, "après le weekend, le marché semble avoir oublié les problèmes de la semaine" dernière, c'est-à-dire l'aggravation des tensions géopolitiques et la résurgence d'inquiétudes sur la solidité financière des banques en zone euro, se sont étonnés les analystes du courtier Triland Metals. "Un déclin général de l'aversion au risque, notamment mis en évidence par une hausse des marchés d'actions, a causé une baisse des métaux précieux", ont expliqué les économistes de Commerzbank, citant aussi des "prises de bénéfices". A partir de mardi, ce sont des propos de la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed), Janet Yellen, qui ont également provoqué la chute des métaux précieux, ont-ils ajouté. En effet, la présidente de la Fed a prévenu que les taux d'intérêt pourraient être remontés plus tôt et plus rapidement que prévu, ce qui a occasionné une hausse du dollar. Or le renforcement de la monnaie américaine rend les actifs libellés dans celle-ci (tel que l'or) plus coûteux pour les investisseurs munis d'autres devises. L'or est donc tombé mardi à son plus bas niveau depuis le 19 juin, à 1 292,35 dollars /oz. Il a entraîné les autres métaux dans sa chute, l'argent marquant mercredi un plus bas depuis le 19 juin (à 20,58 dollars /oz) et le platine tombant le même jour à son minimum depuis quinze jours (à 1 477,38 dollars /oz). L'ensemble des métaux précieux se sont redressés jeudi, après l'annonce du crash d'un avion de ligne dans l'est de l'Ukraine. Elle a alimenté les craintes d'une escalade du conflit qui oppose les séparatistes pro-russes aux autorités de Kiev. "Les nouvelles en provenance de l'est de l'Ukraine ont causé pour un temps une hausse de l'or, vu comme une valeur refuge. A son pic, l'or a pris plus de 20 dollars /oz (à 1 324,55 dollars /oz jeudi)", ont noté les économistes de Commerzbank. Vendredi, l'or a effacé une partie de ses gains, notamment en raison d'un retrait de certains investisseurs des ETF (fonds d'investissement adossés à des stocks physiques d'or), signalaient des analystes. Nouveau plus haut depuis 2001 pour le palladium Le palladium, seul métal précieux à ne pas avoir été affecté par les mouvements de l'or, a poursuivi sa hausse cette semaine, marquant jeudi un nouveau plus haut depuis le 23 février 2001, à 889,30 dollars /oz. Plusieurs facteurs ont joué dans la hausse de ce métal utilisé par l'industrie automobile dans les pots catalytiques: la bonne progression des ventes de voitures neuves en Europe et le regain des tensions géopolitiques avec la Russie (premier producteur mondial de palladium), frappée cette semaine par de nouvelles sanctions occidentales. Selon l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA), les ventes de voitures neuves en Europe ont connu en juin un dixième mois consécutif de croissance, avec des immatriculations en hausse de 4,5%. "Toute perturbation de l'offre de palladium (à cause des sanctions) maintiendra ce métal en hausse dans un marché qui devrait souffrir d'importants déficits", a prévenu Walter de Wet, analyste chez Standard Bank. Selon les estimations du premier affineur mondial de platinoïdes, Johnson Matthey, le marché du palladium devrait être en déficit d'offre de 1,61 millions oz en 2014. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1 307,25 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1 335 dollars le vendredi précédent. L'once d'argent a clôturé à 20,94 dollars, contre 21,41 dollars il y a sept jours. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1 497 dollars, contre 1 506 dollars le vendredi précédent. L'once de palladium a clos à 881 dollars, contre 867 dollars sept jours auparavant.