Les prix de l'or et de l'argent ont passé la majeure partie de la semaine plutôt stables avant de grimper à des plus hauts depuis respectivement près de trois et quatre mois vendredi en fin d'échanges européens. Or L'or a marqué un plus haut depuis le 7 juin, vendredi dernier à la mi-séance, à 1 398,75 dollars l'once, après un regain d'inquiétude sur la reprise économique aux Etats-Unis suite à la publication d'un indicateur décevant sur l'immobilier américain. Les ventes de maisons individuelles neuves ont en effet connu une brusque chute en juillet et essuyé leur plus fort recul depuis plus de trois ans aux Etats-Unis, selon des chiffres publiés vendredi par le département américain du Commerce. Vu comme une valeur sûre par les investisseurs, l'or sert de refuge en cas d'inquiétudes sur la croissance économique mondiale. Avant cette poussée, le métal jaune était resté stable, ayant été notamment très peu affecté par les spéculations sur une réduction imminente des injections de liquidités de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui ont pourtant secoué les marchés jusqu'à la diffusion mercredi soir du compte-rendu de la dernière réunion de l'institution. "Nous pensons que la fin de l'assouplissement monétaire est déjà largement pris en compte dans le prix de l'or", ont expliqué les analystes du courtier Triland Metals. "La réduction des injections de liquidités en septembre est déjà dans le prix" du métal jaune, ont abondé les économistes de Morgan Stanley, qui pensent que "la récente remontée du cours est due à une amélioration des fondamentaux du marché". "Les sorties des ETF (fonds d'investissements adossés à des stocks physiques d'or) qui paraissaient inexorables semblent s'être calmées" et "la demande physique indienne et chinoise a été exceptionnellement forte au deuxième trimestre", ont-ils détaillé. Pour les économistes de Commerzbank, deux éléments devraient soutenir les prix de l'or dans le futur proche. D'une part, la dégringolade des monnaies des pays émergents, en raison du ralentissement de leurs économies et de la fin des largesses monétaires de la Fed, "devrait augmenter l'attractivité du métal précieux comme monnaie alternative", ont-ils noté. D'autre part, la menace de grève dans les mines d'or en Afrique du Sud pourrait amener "le cinquième pays producteur d'or à connaître des interruptions de production", ont-ils prévenu. Les syndicats sud-africains ont en effet rejeté jeudi une nouvelle offre d'augmentation salariale de 6% avancée par le patronat dans les mines d'or, menaçant de nouveau de grèves ce secteur crucial de l'économie sud-africaine. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé la semaine à 1 377,50 dollars au fixing du soir, contre 1 369,25 dollars la semaine précédent.
Argent Dans le sillage de l'or, auquel il constitue une alternative bon marché, l'argent a marqué vendredi vers la mi-journée, un plus haut depuis le 14 avril, à 23,80 dollars l'once. L'once d'argent a terminé la semaine à 23,06 dollars, contre 22,83 dollars sept jours auparavant.
Platine/Palladium Les métaux platinoïdes, qui sont principalement utilisés dans l'industrie automobile pour la construction de pots catalytiques, ont d'abord fléchi sous l'effet de prises de bénéfices avant de se reprendre en fin de semaine en raison de craintes de grèves en Afrique du Sud. "Le platine a réalisé des gains significatifs jeudi et vendredi, un facteur étant l'échec des négociations salariales en Afrique du Sud entre les producteurs d'or et les syndicats qui a conduit à des peurs que la situation dans le secteur du platine se détériore (par ricochet) dans les prochains jours", a expliqué le site d'information Platinum Today, qui appartient au premier affineur mondial de platinoïdes Johnson Matthey. De plus, l'annonce lundi de la suppression de 6 900 emplois à partir de septembre chez le numéro un mondial du platine, le sud-africain Amplats, ne devrait pas apaiser le climat de tensions dans le secteur. Le platine a ainsi atteint vendredi un plus haut depuis le 10 avril, à 1 547,15 dollars l'once. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé la semaine à 1 538 dollars, contre 1 524 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a fini à 752 dollars, contre 762 dollars la semaine précédente.
Une semaine volatile pour les métaux de base Les cours des métaux de base échangés au London Metal Exchange (LME) ont été assez volatils cette semaine, chutant tout d'abord sous le coup des spéculations sur l'avenir de la politique monétaire ultra-accommodante aux Etats-Unis, avant de se reprendre quelque peu grâce à un bon indicateur chinois. Après avoir atteint en fin de semaine précédente des plus hauts depuis deux mois, les métaux industriels se sont repliés au début de cette semaine, le marché ayant été nerveux avant la publication des minutes de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi soir. La chute des prix a été particulièrement forte mercredi, "avec le nickel perdant 2,3% et le plomb 1,8%, sous la pression d'un dollar plus fort et de l'anticipation d'un resserrement de la politique monétaire de la Fed", ont expliqué les analystes de Macquarie. La perspective d'une réduction des énormes injections de liquidités de la Fed renforce en effet le dollar, ce qui pèse sur les actifs libellés dans la monnaie américaine en les rendant moins attractifs pour les investisseurs munis d'autres devises. Les minutes de la Fed ont finalement confirmé, de l'avis d'une grande partie des analystes, que l'institution commencerait à ralentir ces injections dès septembre, même si l'ampleur de cette réduction demeure incertaine. Toutefois, les métaux de base se sont repris dès jeudi, les marchés décidant "de se focaliser plutôt sur l'indice provisoire PMI publié par HSBC, qui a montré une augmentation même légère" de la production manufacturière, ont expliqué les analystes du courtier Triland Metals. L'indice provisoire PMI des directeurs d'achat en Chine est en effet remonté à 50,1 - son plus haut niveau depuis quatre mois et très au-delà des prévisions - contre 47,7 en juillet. "C'est une nouvelle donnée dans la série des chiffres économiques positifs provenant de Chine dernièrement. Il semble que l'économie chinoise soit sur la route de la reprise, ce qui devrait se traduire par une demande robuste de métaux et soutenir les prix", ont jugé les analystes de Commerzbank. Ce sont ces signes encourageants d'amélioration de l'économie chinoise qui avaient poussé les métaux à leurs plus hauts en deux mois ces deux dernières semaines, la Chine étant le premier consommateur mondial de métaux. La plupart des métaux industriels n'ont toutefois pas pu retrouver leurs niveaux de la semaine précédente, en raison de prises de bénéfices juste avant un weekend de trois jours au Royaume-Uni (sauf en Ecosse), a-t-on signalé chez Trilands Metals. Selon des données sur les fondamentaux du marché publiées cette semaine, les marchés mondiaux de CUIVRE, du NICKEL et du ZINC ont été en excédent d'offre dans la première partie de l'année. Le marché du cuivre affichait ainsi un surplus de 228 000 tonnes (372 000 tonnes en données corrigées) durant les cinq premiers mois de l'année, la hausse de la production de cuivre raffiné (+6,5%) se heurtant à une demande en berne (-2%), selon les données du Groupe international d'étude sur le cuivre (ICSG). De son côté, le marché du nickel présentait un surplus de 74'200 tonnes au premier semestre, ce qui "devrait empêcher toute augmentation significative des prix" de ce métal, ont estimé les analystes de Commerzbank. Quant au marché du zinc, il présentait un excédent de 44 000 tonnes au premier semestre, contre 157 000 tonnes à la même période l'année dernière, grâce à une bonne progression de la demande mondiale (+5,8%), selon le Groupe international d'étude sur le plomb et le zinc (ILZSG). Par contre, le marché mondial du PLOMB a été en déficit d'offre de 40 000 tonnes au premier semestre 2013. Sur cette période, la production mondiale de plomb raffiné a augmenté de 4,4% et la demande planétaire de 6,8%, grâce à l'appétit renouvelé de la Chine (+9,3%) et des Etats-Unis (+10,8%). L'ETAIN est le seul métal a avoir terminé la semaine en hausse, tiré par la chute des exportations indonésiennes. "L'Indonésie, premier exportateur et deuxième producteur mondial d'étain derrière la Chine, a exporté seulement 6,466 tonnes d'étain en juillet", soit une "baisse de 22% en rythme annuel et le plus bas niveau d'exportations en onze mois", ont rapporté les analystes de Commerzbank. Cette chute est due à l'instauration de nouvelles règles d'exportations au 1er juillet: dans le but de développer les capacités de raffinage du pays, le gouvernement indonésien a imposé un niveau de pureté plus élevé pour exporter ce métal. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait cette semaine à 7 335 dollars la tonne, contre 7 381 dollars la semaine précédent. L'aluminium valait 1 885 dollars la tonne, contre 1 927 dollars. Le plomb valait 2 214 dollars la tonne, contre 2 234 dollars. L'étain valait 21 919 dollars la tonne, contre 21 800 dollars. Le nickel valait 14 525 dollars la tonne, contre 14 805 dollars. Le zinc valait 1 971 dollars la tonne, contre 1 991,50 dollars.